Книга - Tombé Pour Elle

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Tombé Pour Elle
A. C. Meyer


« C’est un livre doté d’une intrigue digne d’un film hollywoodien. »

COSMOPOLITAN Brésil

Tombé pour elle

Cette histoire d'amour peu commune vous fera découvrir le monde de la musique et de la mode, avec les paysages vibrants de Rio de Janeiro en toile de fond.

Mariana Costa a la belle vie.

Elle a des amis fantastiques, elle est proche de sa famille et a un travail de rêve au sein du magazine de mode international, Be.

Il n'y a qu'un problème... elle est follement amoureuse d'un homme qui non seulement est trop bien pour elle, mais qui lui est complètement inaccessible : son patron.

Carlos Eduardo est un homme sûr de lui, sexy et établi, qui fréquente des top-modèles et dirige un magazine.

Sa vie est parfaite ; ou elle l'était jusqu'à ce qu'il admette qu'il a des sentiments pour la plus improbable des personnes.

Son assistante est intelligente, sexy et elle a tout ce qu'il a toujours voulu chez une femme ; mais, non seulement elle ne ressemble en rien aux femmes qu'il fréquente habituellement, elle est aussi son employée, et donc intouchable. Sauf qu'il semble incapable de résister à la tentation.

En dehors du bureau, Cadu et Mari explorent tendresse et passion. Mais ils viennent de deux mondes complétement différents.

Lorsque ces mondes entrent en collision et menacent de détruire à la fois leur lien fragile et le magazine pour lequel ils travaillent, ils doivent décider si tomber amoureux vaut la peine de tout risquer.







A. C. MEYER



« Tombé pour elle »



Traduit par Stéphanie Marcucci



© 2021 - A. C. MEYER


« Tombé pour elle »

On en parle



« Si vous aimez les histoires d’amour irrésistibles, les récits qui décrivent coups de foudre et passions intenses, Tombé pour elle par A. C. MEYER est parfait pour vous. C’est un livre doté d’une intrigue digne d’un film hollywoodien. »

Rafaela Polo, chroniqueuse chez Cosmopolitan Brésil



« A. C. MEYER écrit des histoires légères, drôles et redoutablement sexy. »

Carina Rissi, auteur de best-sellers internationaux



« J’ai vraiment aimé cette histoire et je dois dire que ma première expérience avec l’écriture de MEYER a été merveilleuse. Ce roman est un de ceux qui invitent le lecteur à soupirer, rire, pleurer et pousser des cris d’encouragement. »

Apenas um Vício Book’s Blog



« Avec une narration très distrayante, nous faisons la connaissance de personnages captivants, qui nous laissent espérer que tout est possible en amour. Ce livre est à mettre entre les mains de tous ceux qui aiment les romances. »

Amiga da Leitora Book’s Blog



« Tombé pour elle est une romance très douce, qui traite de sujets importants comme : les préjugés sociaux, le harcèlement moral et le manque d’éthique dans les relations professionnelles. Ces thèmes mènent même à un retournement de situation (qui serrera le cœur de certains) tout en rythmant parfaitement l’histoire, mais conduira malgré tout à une fin heureuse.

Blog News da Cris



« Ce livre dévoile un personnage principal entier, qui manque d’assurance, mais qui est honnête avec elle-même à chaque fois que son cœur lui demande de décider entre prendre des risques et passer à autre chose. En outre, cette romance m’a montrée que nous devons nous aimer et nous accepter tels que nous sommes jusqu’à ce que nous permettions aux autres de faire de même. »

Vigor Fragil Book’s Blog



L’écriture de A. C. MEYER est très agréable. Les personnages ressemblent à des personnes que nous pourrions croiser dans la rue et le livre évoque une compilation musicale qui fait rêver… Je l’ai adoré et, oui, Cadu est mon béguin littéraire du moment. »

Entre Todos os Livros Book’s Blog




Résumé


Cette histoire d'amour peu commune vous fera découvrir le monde de la musique et de la mode, avec en toile de fond les paysages vibrants de Rio de Janeiro.

Mariana Costa a la belle vie.

Elle a des amis fantastiques, elle est proche de sa famille et a un travail de rêve au sein du magazine de mode international, Be.

Il n'y a qu'un problème... elle est follement amoureuse d'un homme qui non seulement est trop bien pour elle, mais qui lui est complètement inaccessible : son patron.

Carlos Eduardo est un homme sûr de lui, sexy et établi, qui fréquente des top-modèles et dirige un magazine.

Sa vie est parfaite ; ou elle l'était jusqu'à ce qu'il admette qu'il a des sentiments pour la plus improbable des personnes.

Son assistante est intelligente, sexy et elle a tout ce qu'il a toujours voulu chez une femme ; mais, non seulement elle ne ressemble en rien aux femmes qu'il fréquente habituellement, elle est aussi son employée, et donc intouchable. Sauf qu'il semble incapable de résister à la tentation.

En dehors du bureau, Cadu et Mari explorent tendresse et passion. Mais ils viennent de deux mondes complétement différents.

Lorsque ces mondes entrent en collision et menacent de détruire à la fois leur lien fragile et le magazine pour lequel ils travaillent, ils doivent décider si tomber amoureux vaut la peine de tout risquer.



Ce livre est dédié à la Mari qui se trouve en chacune de nous. N'oubliez jamais combien vous êtes belles, chères lectrices, quel que soit votre physique, chevelure ou couleur de peau. Soyez fières de vous, car vous êtes spéciales !











Mari


Driiiiiiiiiiiiiiiiiiing ! Driiiiiiiiiiiiiiing !

Oh, merde ! Je me retourne dans mon lit. Je tends le bras pour atteindre "répétition" sur l'alarme de mon téléphone, tout en essayant de me réveiller. Je déteste me réveiller tôt. Avoir à me lever est si difficile que j'ai huit, oui, huit, alarmes programmées ; une toutes les quinze minutes, juste pour me permettre d'être à l'heure au travail.

Je me lève lentement, je m'étire et je prends une bonne douche chaude pour me préparer à une autre journée chez Be, un des magazines de mode les plus respectés du pays.

Je suis l'assistante personnelle du PDG, Carlos Eduardo Moraes, depuis trois ans. C'est un travail exigeant et fatiguant, qui demande beaucoup de créativité et de compromis de ma part. Je me rends au travail à la même heure chaque jour, mais je ne sais jamais à quelle heure je vais rentrer chez moi. Mais, c'est très formateur et je peux mettre en pratique une grande partie de ce que j'ai appris en école de commerce.

Be est une entreprise où il fait bon travailler. Je gagne bien ma vie, j'ai de nombreux avantages et j'ai obtenu un master dans une bonne université, financé par l'entreprise. J'adore mon travail, même si certaines choses me dérangent encore, comme la façon dont la plupart des gens me traitent.

Ok, peut-être que dire "la plupart des gens" est un peu injuste. La plupart de mes collègues sont en fait très sympathiques. Les mannequins, leurs agents et les personnes qui leur sont liées, sont une tout autre histoire. Bien que j'essaie d'être agréable avec tout le monde, je suis clairement différente de la majorité de ceux qui travaillent dans ce domaine.

Je sors de la douche et retourne dans ma chambre pour m'habiller. Je m'arrête devant le miroir et regarde un instant mes longs cheveux bruns, mon visage ordinaire. Mon corps ne correspond pas aux critères de beauté que je vois quotidiennement dans mon travail, sans parler des normes généralement imposées par la société.

Ceci étant, ne pas correspondre aux stéréotypes de cette industrie ne me dérange pas, bien au contraire. Lais, ma meilleure amie, dit que je suis comme une des femmes dans les publicités pour le savon Dove, une femme ordinaire ou "normale". Je suis une femme brésilienne 100% typique, avec des courbes là où il faut. Je fais partie de la majorité qui, au lieu d'une taille 34, porte une taille 44. Mais à côté des mannequins et de leur image artificiellement parfaite...

Je me débarrasse de ces pensées, qui ne mènent à rien, et je me concentre sur ce qu'il me reste à faire pour arriver à l'heure. Mon patron est génial, mais il déteste le manque de ponctualité. Et je ne vous parle même pas de son rituel matinal.

J'allume ma musique et la voix mélodieuse de mon chanteur préféré remplit la pièce. Je chante tout en enfilant une jupe crayon noire qui met parfaitement mes courbes en valeur et une chemise blanche en soie à manches courtes.

Je complète mon look avec des talons aiguilles couleur chair, une belle paire de boucles d'oreilles et un bracelet. S'il y a une chose dont je suis fière, c'est mon style. Je ne suis peut-être pas un des modèles du magazine, mais je suis toujours bien habillée et élégante, prête quelle que soit la situation.

Je suis en train de me maquiller quand mon téléphone portable se met à sonner. Le visage amusé de mon amie apparaît à l'écran.

"Coucou !"

"Bonjour, Mari ! Je suis là. La navette ne va pas nous attendre !" Elle me dit la même chose chaque jour.

Je souris tout en attrapant ma veste et mon sac à main. "J'arrive !"

Nous vivons à Méier, un quartier de la banlieue de Rio de Janeiro. Nous travaillons de l'autre côté de la ville et nous avons la chance d'avoir une navette qui va de Méier à Leblon, ce qui est rare. Lais descend avant moi, à Botafogo, et je m'arrête à Ipanema où se trouve Be. Les locaux sont très chics et modernes et ils offrent une vue imprenable sur l'océan.

Je prends l'ascenseur de mon immeuble, encore en train d'arranger mes vêtements, et quand j'arrive au rez-de-chaussée, Lais est en train de parler à un de mes voisins, Marcio. Sexy, vingt-cinq ans, il tient un magasin de vêtements pour hommes au centre commercial d'à côté. C'est également un homme aux mœurs plus que légères.

"Regarde qui va là, la belle Mariana." dit-il avec son sourire de tombeur. Bien que sa beauté soit à couper le souffle, nous savons qu'il n'est pas fait pour une relation durable. Nous sommes peut-être charmées par ses yeux et son sourire, mais sa façon de changer de femme comme la plupart des hommes changent de chaussettes ne mènera qu'à un cœur brisé.

"Salut, Marcio ! Allons-y, Lais. Nous sommes en retard." lui dis-je précipitamment.

"Oh, Mari, il est si sexy !" Lais se retourne pour regarder Marcio, alors que nous nous précipitons vers la navette.

"Je sais, mais il n'est pas pour nous. Allez ! On y va." Je la pousse à avancer, un sourire aux lèvres. Elle rit, sachant que si je la laissais faire, elle bavarderait avec Marcio et nous louperions notre navette.

Lais et moi sommes amies depuis la maternelle. Nous avons grandi dans le même quartier, nous sommes allées dans les mêmes écoles, et nos mères sont encore amies aujourd'hui. Lorsque nous avons décidé de quitter la maison de nos parents à l'âge de vingt-deux ans, rien ne nous a semblé plus naturel que de vivre proche l'une de l'autre. Nous partageons une si profonde amitié, qu'un simple regard suffit à savoir ce que l'autre pense. Je sais tout sur elle et elle sait tout sur moi.

Ou presque tout.

"Et pourquoi pas ton séduisant patron, hein ? Il sort toujours avec Fashion Barbie ?" me demande-t-elle. Je ne peux m'empêcher de rire.

Lais sait presque tout sur moi... mais pas tout. Carlos Eduardo est effectivement un patron séduisant, mais ce que Lais ne sait pas, c'est qu'en réalité, je suis follement amoureuse de lui. Je sais, je sais. Je suis bien consciente que Carlos Eduardo n'est pas intéressé par moi. Il sort normalement avec des poupées Barbie et je suis loin de son type habituel de femme au corps parfait, botoxé et retouché. Mais je peux toujours regarder, non ? En tous les cas, je ne peux pas réprimer mes sentiments.

Je lui réponds en riant : "Non, en ce moment il sort avec une future Gisele Bündchen, mais aux seins encore plus gros." Bien que je sois attirée par lui, je continue de vivre ma vie sans me faire trop d'illusions. Il est beau à tomber, mais il ne fréquente que des mannequins. Il me verra toujours comme son assistante, et jamais autrement.

La navette arrive et nous continuons notre conversation tout au long du trajet. Le même groupe de personnes va au travail tous les jours avec cette navette depuis trois ans ; le trajet est donc toujours sympa. Ces moments privilégiés sont essentiels pour mon bien-être, après un réveil si matinal.

Quand nous arrivons à Botafogo, Lais me prend dans ses bras et me fait une bise.

"Envoie-moi un SMS quand tu arrives !" dit-elle en me disant au revoir d'un geste de la main. Nous nous envoyons des messages tous les jours pendant nos heures de travail. Cela ne nous a jamais empêchées de faire notre travail, mais nos échanges quotidiens font partie de notre routine.

Environ vingt minutes plus tard, la navette atteint l'avenue Vieira Souto, une des rues les plus riches de la ville, qui abrite également Be.

"Voilà, petite Mari. Tu es arrivée !" dit Ruan, le chauffeur, en souriant. Je descends devant le bâtiment, respire l'air de l'océan, et me prépare à laisser Mari, la fille ordinaire, derrière moi et à me transformer en Mariana Costa, l'assistante compétente de Carlos Eduardo.











Cadu


Ma journée s’annonce difficile.

Trois réunions, dont une avec toute l’équipe, pour parler de la maquette, tellement nulle, du prochain numéro. Des pages et des pages, prêtes pour la poubelle. Je savais que je devais recruter un nouveau réviseur, mais je n’ai pas arrêté de repousser au lendemain. Renée fait partie de l’équipe depuis si longtemps qu’elle va avoir du mal à accepter son licenciement.

Je me gare dans le garage du bâtiment où se trouve les bureaux de Be. Mon père m'a "légué" le magazine de mode pour me punir de toutes les bêtises qu'il a dû supporter tout au long de mon adolescence, au lieu de m'attribuer un des magazines plus sérieux de notre portefeuille comme je m'y attendais. Mais Be est désormais toute ma vie.

J’enfile ma veste avant d’entrer dans l’ascenseur. Je regarde mon reflet dans le miroir et ce que je vois me plaît. Le costume sur mesure et la cravate en soie renvoient l’image d’un homme d’affaires qui a réussi.

Je vérifie l’heure à ma montre, pendant que l’ascenseur vide m’emmène au 12


étage, et je souris en pensant à Mariana, mon assistante ultra compétente, qui va me préparer un café et l’apporter dans mon bureau exactement trois minutes après mon arrivée.

Elle travaille pour moi depuis trois ans et elle est excellente. Elle a de bonnes idées, et elle apporte un brin d’authenticité dans le monde surfait qui nous entoure. Mince, je suis particulièrement poétique aujourd’hui. Mariana et moi avons une relation professionnelle plaisante, et j’ai de la chance de pouvoir compter sur quelqu’un qui est capable, entre autres, de supporter mes sautes d’humeur et garder mes journées organisées.

Quand l'ascenseur s'arrête à mon étage, je prends une grande inspiration et je me prépare à laisser Cadu derrière moi, l'homme passionné de musique et de baignade, et à devenir Carlos Eduardo Moraes, rédacteur en chef de l'un des plus grands magazines du pays. J'entre dans les bureaux et la réceptionniste me fait un grand sourire. C'est une très belle fille, mais elle a le cerveau de la taille d'une noix.

"Bonjour, M. Carlos Eduardo." Elle me salue, je souris et hoche la tête. Je marche jusqu'à mon bureau en répondant aux nombreuses salutations que j'entends en chemin. À mi-chemin de mon bureau, mon cerveau est déjà passé en mode travail et je traverse le couloir en pensant à tout ce que Mariana doit faire pour moi avant les réunions du jour. Je vais aussi lui demander de se renseigner sur les réviseurs de nos concurrents. Peut-être pourrais-je en débaucher un ?

J'entre dans mon bureau et ce que je vois me coupe le souffle. Mariana est à quatre pattes près de mon bureau, dos à la porte. Elle s'applique à rassembler des documents. Elle grogne et marmonne que les papiers sont vivants, mais je ne vois que ses jambes incroyables, et son corps comme je ne l'avais encore jamais vu. Mince, où avait-elle caché tout ça ? Tout à coup elle se lève, et quand elle se retourne, elle est toute rouge. Ses cheveux, habituellement attachés, sont libres, ce qui la rend très séduisante.

"Oh, Carlos Eduardo, je suis désolée. Je n'avais pas réalisé que tu étais là. J'ai tout fait tomber." s'excuse-t-elle. Je ne peux m'empêcher de sourire devant son air gêné. Mariana est la définition même de la perfection, et la voir ainsi la rend presque... humaine !

"Ce n'est pas grave, Mariana. Est-ce que mon café va arriver dans une tasse ou est-ce que je risque de le prendre sur moi ?" Je ne peux m'empêcher de la taquiner.

Elle a l'air perplexe. Nous avons une bonne relation, mais nous plaisantons rarement entre nous. Je suis un homme drôle, amusant, mais pas au travail. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais mon trait d'humour semblait simplement... opportun. Elle sourit timidement, et je ne peux pas expliquer ma réaction, qui me fait penser à la fois où Rodrigo m'a frappé fort à l'estomac pendant un entraînement de jiu-jitsu. Le coup était inattendu. Il s'y était mal pris et m'avait frappé, me laissant le souffle court ; et je ressens exactement la même chose.

"Non." Elle sourit et son visage devient tout rouge.

Qui rougit encore de nos jours ?

"Je promets que ton café arrivera dans une tasse." répond-elle, toujours souriante. Elle place alors une mèche de cheveux derrière son oreille. J'observe chacun de ses mouvements. Elle rougit à nouveau, peut-être à cause de l'intensité de mon regard, et je secoue la tête pour essayer de sortir de la transe dans laquelle je semble être.

"Merci, Mariana. Je serai dans mon bureau. Pas besoin de te presser avec ce café." J'essaie de comprendre ce qui m'arrive. Je ferme la porte de mon bureau et je vais directement à la fenêtre ; je prie pour que la belle vue sur la plage d'Ipanema remplace l'image aguichante de Mariana et me calme.

J'ai une réunion avec des annonceurs dans une demi-heure, et les laisser voir combien je suis soudainement troublé par mon assistante ne mènera à rien.











Mari


Oh, mon Dieu ! Bien sûr, il fallait que cela m'arrive, à moi. Fallait-il vraiment que Carlos Eduardo entre pile au moment où j'étais par terre à ramasser ces documents ? Et c'était quoi cette remarque sur le café ? Il a toujours été agréable, mais il n'est pas du genre à plaisanter. C'est un professionnel accompli, tout comme moi.

Le téléphone est en train de sonner quand j'arrive à mon bureau. Je n'ai pas eu le temps d'attacher mes cheveux avant qu'il arrive et en me dirigeant vers la petite cuisine, je manque de m'évanouir en voyant mon reflet dans la porte vitrée. J'allume la machine à café et je cours aux toilettes. Mes cheveux sont en désordre et je suis toute rouge. Merde. Pas étonnant qu'il m'ait regardée bizarrement. Je ne ressemble pas du tout à son assistante. Je prends une grande inspiration et retourne à mon bureau ; j'attrape mon sac à main et retourne m'enfermer aux toilettes. Je me fais une queue de cheval, simple mais professionnel. Je retouche mon maquillage et redresse mes vêtements. Là ! Maintenant, je ressemble beaucoup plus à celle que le Big Boss, comme j'aime l'appeler, voit tous les jours.

Je quitte les toilettes, cours à mon bureau remettre mes affaires à leur place, puis je retourne à la cuisine. Je prépare un plateau avec du café, de l'eau et des biscuits. Le Big Boss, bien qu'il ait l'air très sérieux, a l'appétit d'un adolescent. Il adore les biscuits. Et parfois, dans l'après-midi, il me demande de lui rapporter un paquet de M&M's aux cacahuètes du distributeur automatique du deuxième étage. Je ne sais pas comment il fait pour être aussi mince avec sa façon de manger.

Je respire profondément, j'affiche mon sourire le plus professionnel, et je frappe avant d'ouvrir la porte lentement. Il se tient devant la fenêtre qui donne sur l'océan, plutôt que d'être à son bureau à travailler comme un forcené.

J'entre et me dirige vers son bureau, comme je le fais toujours. Je lui sers du café, de l'eau et des biscuits en silence, de peur de le déranger. Peut-être pense-t-il à quelque chose qui pourrait changer l'industrie brésilienne de la mode telle que nous la connaissons. Je ne voudrais surtout pas le déconcentrer. Carlos Eduardo est un bon manageur, mais je ne voudrais pas le contrarier. Il est sympathique, mais sa sympathie a une limite.

Je l'entends soupirer alors que je m'apprête à partir. Quand j'arrive près de la porte, sa voix grave et rauque m'arrête.

"Tu devrais garder tes cheveux libres, Mariana. C'est criminel d'attacher une si belle chevelure." dit-il. Quand je me retourne, il est assis et boit son café, les yeux rivés sur son ordinateur comme si ce qu'il venait de dire n'avait aucune importance.

Peut-être que je perds la tête. Je la secoue et retourne à mon bureau. C'est moi qui ai besoin d'un café maintenant.

Je m'en prépare une tasse et j'allume enfin mon ordinateur. J'ai à peine


allumé Messenger qu’il y a déjà six messages de Lais.

Ma belle !

Hé ! T où ?

Tu m’as oubliée ?

T où ? Suis à nouveau en grève. J’ai envie de tuer mon boss !

Le gars canon de la compta vient de passer. Il m’a apporté des chocolats et m’a demandé d’aller voir son groupe jouer ce w-e, tu veux venir ? C pas de la country promis !!

C nul quand tu me laisses en plan

N’exagère pas.

Mon début de journée est AFFREUX !

Sur une échelle de 0 à 10, « il » est sexy comment aujourd’hui ?



Nous avons l'habitude de noter le sex-appeal de Big Boss chaque jour.






Neuf.

NEUF ? Vraiment ? Oh mon Dieu !

Je reviens. Intrus en vue !

J'éteins mon portable quand je vois Fernando et Miguel. Ce sont mes collègues, mais je ne les aime pas beaucoup. Ils travaillent ici tout comme moi, mais ils essaient constamment de faire ami-ami avec le Big Boss, surtout Miguel qui se comporte régulièrement comme un abruti. Il n'est pas particulièrement sélectif et drague tout le monde au bureau. Il accepterait n'importe quoi de n'importe qui.

"Allons, faisons comme ça... Je te donnerai la lune. Tu te donneras à moi... Mari Mariana...” Miguel chantonne une chanson sur moi, comme il le fait chaque fois qu'il me voit.

Fernando rit et essaie de le cacher en toussant, et Miguel essaie de s'approcher, mais je m'empresse de décrocher le téléphone pour faire savoir à Carlos Eduardo qu'ils sont arrivés.

"Carlos Eduardo, Fernando et Miguel sont ici. D'accord, merci."

Il me dit qu'ils peuvent entrer et je me lève pour les accompagner.

D'un geste de la main, ils m'invitent à les précéder, et quand j'arrive à la porte, je me retourne pour les laisser entrer. C'est à ce moment-là que je les surprends à regarder mes fesses. Je leur lance un regard noir et ils ne paraissent même pas un tant soit peu gênés. Je les fais entrer et juste avant de fermer la porte, mes yeux croisent ceux de Carlos Eduardo. Il fronce les sourcils.

Je suppose que j'ai l'air contrariée, car il leur lance un regard désapprobateur et demande : "Vous êtes encore en train de harceler mon assistante ?"

"C'est un vrai canon." dit Miguel, et Carlos Eduardo l'interrompt.

"Ne vous approchez pas d'elle. Mariana n'est pas une de ces écervelées du département mode." rétorque-t-il froidement. Je ferme la porte, sous le choc. Il y a toujours eu une atmosphère taquine et libertine au sein de l'entreprise. Beaucoup de jeunes et beaucoup de jolies femmes travaillent ici. Mais je ne suis jamais concernée ; et certainement pas au point d'y mêler le Big Boss.




Je retourne à mon bureau et rouvre Messenger.

Désolée, deux trous du cul dans la pièce

La matinée passe rapidement avec une série de réunions ; et l'après-midi est tout aussi chargée. Nous avons trois grosses réunions prévues, et je participe à chacune d'elles.

À midi, Carlos Eduardo quitte son bureau et pour la première fois de la journée, je me permets de l'observer. Il est magnifique, comme toujours. Ses cheveux bruns sont en désordre, comme s'il y avait passé ses doigts plusieurs fois, et ils sont probablement un peu plus longs que ce qui est approprié pour le rédacteur en chef d'un magazine. Il porte un costume gris qui sied parfaitement à son corps puissant et bronzé. Je peux voir un début de barbe sur son visage, et quand sur certains hommes ça leur donne un air négligent, ça rend Carlos Eduardo encore plus sexy.

"Mariana, je vais déjeuner." dit-il, me tirant de ma rêverie. "Je serai de retour avant 14h, d'accord ?"

"Hmm ?... Euh. . . ok." dis-je en me maudissant en silence. Idiote ! Tu ne peux pas baisser ta garde et le regarder comme un chien regarde un os !

Il sourit, l'air amusé, et part déjeuner. Je profite un instant du bureau vide avant d'aller aussi me chercher à déjeuner. J'ai intérêt à me dépêcher si je veux être à l'heure pour les réunions de l'après-midi.











Cadu


Il s'est passé tellement de choses aujourd'hui que je décide de déjeuner seul dans un restaurant au bord de la plage. Je ne peux pas oublier l'image de Mariana de ce matin. Elle est vraiment belle et je suis surpris de ne l'avoir jamais remarqué auparavant. J'ai remis Miguel en place ; c'est le plus grand coureur de jupons du bureau, et je lui ai dit de la laisser tranquille. C'est une fille bien ; elle n'est pas comme les autres filles du magazine qui sortent avec n'importe qui. Mariana est sérieuse, dévouée et gentille. C'est assez déconcertant de me rendre compte que je n'arrête pas de penser à elle.

Assis près d'une baie vitrée, je regarde la plage. J'adore la mer. Il y a des jours, comme aujourd'hui, où je me fais violence pour ne pas me dévêtir, attraper ma planche de surf, aller à la plage et oublier tout ce qui m'entoure. Tout à coup, un mouvement attire mon attention. C'est elle.

Elle est là, assise sur un banc près de la plage. Avec les cheveux au vent et un sourire sur le visage, elle ressemble à une nymphe qui vient de sortir de l’eau. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Mariana m'obsède et je ne sais pas pourquoi. Je passe mes doigts dans mes cheveux et fais signe au serveur de m'apporter l'addition. Une fois que j’ai payé, j'agis d'une façon qui ne me ressemble absolument pas : je cède à une impulsion et traverse la rue en direction de la plage. Elle me tourne le dos et regarde l'océan. Je m'assois tranquillement à côté d'elle et tout à coup, elle se retourne et hurle de surprise.

"Oh, mon Dieu ! Tu essaies de me tuer ?" demande-t-elle, une main sur la poitrine.

"Désolé, Mariana. Je ne voulais pas t'effrayer...” Je ne sais pas quoi ajouter.

“Hmm… que fais-tu ici ?" demande-t-elle, l'air curieux. Ce n'était pas une bonne idée. Je ne sais même pas ce que je fais ici. Je suis un homme de vingt-six ans qui a du succès et de l'expérience, et qui se comporte comme un garçon de quinze ans.

"Je venais de finir de déjeuner, et je t'ai aperçue." dis-je avant de me taire pour m'empêcher d'ajouter des propos que je ne pourrais expliquer. Le vent porte son parfum jusqu'à moi. Il est doux et intensément féminin. Je ferme les yeux, emporté par son odeur.

Quand je les rouvre, je la trouve à me regarder avec une drôle d'expression sur le visage, comme si elle me croyait fou ou quelque chose comme ça. Peut-être le suis-je.

"Tout va bien ?" demande-t-elle, en essayant de sourire.

Je hoche la tête.

Merde ! Elle doit penser que je suis un crétin. Je lève les yeux et fixe la mer du regard. Puis j'entends un rire. Quand je me tourne vers elle, elle est en train de glousser ; on dirait qu’elle s'empêche de rire aux éclats.

Je demande : "Quoi ?" et je vois ses joues s’empourprer.

"Désolée, C'est juste que je ne t'avais encore jamais vu interdit. C'est assez mignon." dit-elle avant de continuer à rire.

Mignon ? Personne n'a jamais utilisé ce mot en parlant de moi.

"Content de voir que quelqu'un s'amuse." dis-je sérieusement, et elle s'arrête soudain et me regarde gravement. Je lui demande avec curiosité : "Quoi encore ?"

"Désolée, ce n'était pas sympa de rire de toi comme ça, Carlos Eduardo." murmure-t-elle en baissant les yeux. J'ai une forte envie de tendre la main et pousser une mèche de cheveux derrière son oreille.

"Cadu." dis-je, incapable de m'arrêter.

"Pardon ?" Elle lève les yeux, surprise.

"Ici, je suis juste Cadu, Mariana."

Elle affiche alors un grand sourire.

"Mari." dit-elle, et j'affiche le même grand sourire qu'elle.

Le vent fait voler ses cheveux noirs et je ne peux plus m'empêcher de les toucher. Je tends la main et place une mèche derrière son oreille ; elle ferme les yeux. C'est comme si je vivais une expérience extracorporelle, que je trébuchais dans une autre dimension. Je n'ai aucune idée de ce qui m'arrive, mais c'est comme si une sorte d'aimant m'attirait à elle. Soudain, un grand bruit nous surprend tous les deux et je retire ma main.

"Qu'est-ce que c'était ?" Je demande, confus. Elle saisit son téléphone portable à l'intérieur de son chemisier, où il est à l'abri entre ses seins. Oh, Seigneur ! Elle va finir par me tuer.

"Mon alarme." dit-elle en l'éteignant. La situation me fait rire. Elle a une tonne d'alarmes programmées dans son téléphone.

"Combien d'alarmes as-tu exactement ?" Je demande avec curiosité. Elle rit.

"Quelques-unes. Mon patron a beaucoup de rendez-vous." Elle a l'air amusée et je souris. "On y retourne ?" demande-t-elle, et je hoche la tête. “Tu as perdu ta langue ?”

Je ris. Elle est différente de toutes les femmes que j'ai rencontrées.

"Non. Un chaton s'en est emparé." dis-je, incapable de contrôler le ton séducteur de ma voix. Mari sourit d'une manière charmante.

Nous retournons à notre bâtiment en silence et je la vois se reprendre quand nous y arrivons. Elle attrape l'élastique à son poignet et attache ses cheveux ; elle adopte immédiatement une attitude plus professionnelle. Nous sommes seuls dans l'ascenseur et je suis hyper conscient de sa présence vibrante à mes côtés. On se sourit, mais on garde le silence. Pour la première fois de ma vie, je suis muet ; heureusement que je n'ai pas du tout besoin de parler.

Quand nous arrivons à notre étage, je garde les portes ouvertes. Nous allons à notre bureau, toujours en silence. Volontairement, je laisse Mari passer devant moi et je regarde le doux balancement de ses hanches. Je n'ai jamais eu de relations avec quelqu'un qui travaille pour moi. C'est ma règle depuis le premier jour, mais à cet instant, les règles me semblent peu pertinentes. Je ne pense qu'à son doux sourire et à la folle envie d'embrasser ses lèvres pour savoir si elles sont aussi douces qu'elles en ont l'air. Nous arrivons au bureau et elle me sourit.

"Merci pour ta compagnie."

"Quand tu veux, Mari." Je l'appelle par son surnom et elle sourit, puis s'excuse avant d'aller aux toilettes. J'inspire profondément et me rends à mon bureau. Je m'assois sur mon canapé en cuir noir avec le sentiment d'avoir été percuté par un camion sans avoir eu le temps de relever son immatriculation.















De : Mariana Costa

À : Lais Menezes

Objet : ALERTE ROUGE






Je fais une crise d'hyperventilation dans les toilettes. Mon patron a été kidnappé et remplacé par un homme curieusement charmant !

De : Lais Menezes

À : Mariana Costa

Objet : RE: ALERTE ROUGE






Oh mon Dieu ! Que s'est-il passé ? Nouveau patron ?

De : Mariana Costa

À : Lais Menezes

Objet : RE: RE: ALERTE ROUGE






Non ! Vieux patron, mais nouvelle attitude. Mon Dieu, j'ai le vertige. Il est si charmant.

De : Lais Menezes

À : Mariana Costa

Objet : RE: RE: RE: ALERTE ROUGE






Quoi ?! Pourquoi on s'envoie des courriels au lieu de s'appeler ? Je t'appelle.











La sonnerie de son portable la fait sursauter.

"Tu peux m'expliquer ce qui se passe ?" crie-t-elle.

"Je ne sais pas quoi dire. J'étais à la plage, je regardais la mer. Il est arrivé de nulle part et nous avons eu la plus étrange des conversations !"

"Qu'a-t-il dit ?"

"Il... Il a dit qu'en dehors du bureau, il s'appelle Cadu !" je réponds, confuse, et Lais rit aux éclats.

"Eh bien, heureusement que c'est Cadu et non Eduarda, non ? Il aurait pu dire qu'il aime ce que nous aimons !" plaisante-t-elle, et nous rions toutes les deux.

"Lais, il a des fossettes ! Des fossettes !" Je n'arrive toujours pas à croire que je viens de vivre une situation aussi surréaliste.

"Sur une échelle de zéro à dix, il est sexy comment ?"

"Onze ! Douze ! Quinze !" Je réponds avec enthousiasme, et nous rions à nouveau. J'entends un bruit venant de mon téléphone. Une autre alarme. "Merde. Je dois y aller. C'est presque l'heure de la réunion. Je dois préparer la salle."

“Ok. Mari, tu as intérêt à noter chaque détail pour ne rien oublier. Je veux tout savoir ce soir !"

"Ça marche." Je lui dis au revoir, puis sors des toilettes en courant.

Je m'arrête à mon bureau pour prendre ce dont j'ai besoin, puis je vais en salle de conférence tout en pratiquant quelques exercices de respiration, appris sur YouTube, sur le court trajet. Je prépare la table en posant les dossiers contenant les informations pour la réunion à leur place ; tout doucement, je commence à me calmer, et je permets à Mariana Costa de remplacer Mari. Enfin, jusqu'à ce que le Big Boss arrive avec l'équipe. Je sens ses yeux sur moi pendant que tout le monde s'installe. Quand je me retourne vers lui, il me fait un clin d'œil. Si j'avais le béguin pour lui avant, maintenant je suis complètement amoureuse.











Mari


Depuis l'étrange moment de lundi, j'ai eu très peu de contacts avec Cadu. Nous avons eu une série de réunions et mardi soir, il s'est envolé pour São Paulo, pressé de résoudre un problème dans une autre agence.

Je me suis donc dit que lundi avait été une anomalie dans notre relation professionnelle et j'ai choisi de l'ignorer. J'étais incapable de donner un sens à ce qui s'était passé et je n'étais tout simplement pas prête à y faire face, peu importe le sens, et peu importe qu'il y en ait un ou non.

Le vendredi soir, Lais et moi sortons danser. Nous changeons de club chaque semaine, mais notre objectif reste le même : secouer nos fesses, nous défouler. Aujourd'hui, nous allons dans un club à Lagoa ; un collègue de Lais lui a dit qu'un groupe international de rock y jouait.

Je me douche rapidement et je regarde quoi porter. Ces soirées-là, je laisse derrière moi Mariana, élégante et professionnelle dans ses tailleurs et robes, et je deviens Mari, jeune femme joyeuse et espiègle.

Je choisis un jean skinny délavé, un t-shirt noir à paillettes et une paire de chaussures à talons. Je sèche mes cheveux et les laisse libres et ondulés, si différente de la façon dont je les porte au bureau. Pendant que je me maquille, je mets de la musique et je chante, mais très faux.

J'ai une grande affinité avec le monde musical. J'aime tous les types de musique, et j'aime chanter et danser. C'est pourquoi les vendredis soir sont si importants pour moi. Ce sont les seuls moments où je peux libérer toute l'énergie que j'emmagasine toute la semaine.

J'applique mon maquillage, en soulignant mes yeux avec de l'eye-liner, et une légère touche de rouge sur mes lèvres. Je regarde le résultat dans le miroir et je suis satisfaite avec la Mari fêtarde que je vois. Je suis en train de préparer un petit sac à main quand mon portable sonne.

"Mariana, tu as une mère tu sais ?" dit ma mère en riant.

"Salut, maman. Je sais ! Comment vas-tu ?"

"Je vais bien ! Tu sors avec Lais ? Elle a dit à sa mère qu'elle allait à Lagoa."

Nos mères sont toujours en train de cancaner et comploter pour obtenir des informations de notre part.

"Oui. J'allais justement partir, maman. Nous allons à un concert."

"Attention à toi, ma chérie. Et prenez un taxi."

"Bien sûr. A bientôt, maman." lui dis-je, amusée par notre conversation. Je chantonne encore quand je pars rejoindre Lais.






Après avoir attendu près de quarante minutes que Lais se prépare, nous avons enfin appelé Luiz, le chauffeur de taxi à qui nous confions tous nos trajets lorsque nous sortons. Nous sommes excitées, nous rions et plaisantons tout le long du chemin, jusqu'à ce que Lais devienne soudainement sérieuse.

"Quoi ?" Je lui demande, inquiète.

"Je ne sais pas, j'ai... Un étrange pressentiment."

"Étrange comment ? Oh, mon Dieu ! Je déteste ces histoires de sixième sens." dis-je d'un ton geignard. Il semble qu'à chaque fois que quelqu'un dit avoir un étrange pressentiment, quelque chose d'affreux arrive. Luiz me regarde et fait le signe de croix trois fois.

"Je ne sais pas... Comme si quelque chose allait se passer, tu sais ? Quelque chose d'énorme."

"Peut-être que tu vas te trouver un petit ami." dit Luiz, et nous rions tous les deux.

"Oh, Luiz, je ne pense pas. Il y a plein de gens riches là où nous allons. Ils ne nous regarderont même pas. Et si nous leur disons où nous vivons, ils prendront leurs jambes à leur cou. Nous y allons juste pour danser et nous amuser." dit Lais et nous rions ensemble.

Et elle a raison. Quasiment à chaque fois que nous sortons, si nous rencontrons des mecs qui vivent dans le sud de la ville, rien ne se passe. Nous savons qu'il y a le problème de la distance, et c'est compréhensible. Ils habitent loin, avec beaucoup de belles femmes qui vivent dans leur voisinage. Aucun homme ne veut ce genre de complication ; à moins d'être fou amoureux.

“Tant pis pour eux. Vous êtes gentilles, jolies et vous avez un job. Si mon fils était un peu plus âgé, je l'encouragerais à sortir avec l'une de vous." dit Luiz, et Lais et moi rions en pensant à son adorable garçon de douze ans.

En peu de temps, nous traversons le tunnel et arrivons dans le beau quartier de Lagoa. Il fait chaud et la nuit étoilée augure une super soirée. Luiz arrête le taxi devant le bar, nous le payons et il nous dit d'appeler quand nous voudrons rentrer. Nous avons toujours procédé de cette façon.

Barzinho est une vieille maison en briques qui abritait autrefois un club privé. Le bar est au rez-de-chaussée, et les tables sont occupées par des clients qui sirotent leurs boissons. A l'étage, il y a une piste de danse avec une petite scène.

"Tu veux boire quelque chose, Mari ?" demande Lais. Je lui fais "non" de la tête, car je meurs d'envie de danser. Elle m'a comprise et se met à rire. Nous montons l'escalier, qui est bondé.

Le groupe est en train de jouer une de mes chansons préférées. Nous sommes arrivées depuis à peine une minute, mais Lais et moi sommes déjà en train de danser et chanter. Quand le rythme de la musique ralentit, je réalise à quel point j'aimerais avoir quelqu'un à mes côtés, pour me tenir compagnie. Même si j'ai souvent été déçue par mes relations amoureuses, ce serait bien d'avoir quelqu'un avec qui danser un slow.

Les heures passent et nous chantons toutes les chansons que le groupe joue. Lais et moi dansons, parlons et rions.

Je suis en train de chanter quand un sentiment étrange s'empare de moi. C'est comme une étrange vibration ; comme l'appel de quelqu'un, mais je ne sais pas d'où ça vient. Je regarde autour de moi et ne vois rien, mais je sens des papillons dans mon ventre et des picotements sur ma nuque. Si j'avais bu de l'alcool, je mettrais cela sur le coup de l'ivresse, mais nous n'en avons pas bu une seule goutte. Enfin, je tombe sur une paire d'yeux bruns séduisants et familiers. Quand je vois ses fossettes, je me sens soudainement prise de vertige.

Que suis-je censée faire quand là, dans le club, mon patron sexy me regarde comme si j'étais une délicieuse glace ? Bien sûr, une seule chose m’est venue à l’esprit... Je me suis enfuie !















Je n'ai pas l'habitude de sortir le vendredi soir, surtout après un voyage ; mais Rodrigo a tellement insisté que je n'ai pas pu refuser. Un de nos amis d'université fête son anniversaire et Barzinho est près de chez lui.

"On y va, on reste une heure ou deux, puis on rentre." "Tu te fais vieux, mon gars !" se plaint Rodrigo. Je finis par accepter de les suivre. C'est plus simple que refuser et me l'entendre rabâcher pour le reste de ma vie.

Après mon vol, je rentre à la maison et prends une douche rapide. Je ne prends même pas la peine de me raser. Je mets un jeans et une chemise blanche.

Ce que j'avais espéré être une soirée tranquille, à discuter entre amis, se transforme rapidement. Je viens d'entrer dans le club quand je sens quelque chose dans l'air. C'est troublant, comme si quelque chose est sur le point de se produire. Je regarde autour de moi. Rodrigo nous raconte une histoire drôle et soudain je la vois. Enfin, je crois que je la vois. Elle disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Mais je suis sûr d'avoir vu Mari danser. Je ne peux pas être si lié à elle que je m'imagine déjà des choses.

Je regarde attentivement autour de moi et je ne la vois plus. Mon Dieu, peut-être que je deviens vraiment fou. Je hausse les épaules et essaie d'oublier son sourire, quand Rodrigo annonce qu'il part en chasse. Sa remarque me fait rire et je l'observe en essayant de deviner qui sera sa "proie". Mon cœur bat la chamade et pendant une seconde, je me demande si je vais devoir me battre contre mon ami, mais il se tourne pour parler à la blondinette à côté d'Elle. Oui, Elle. Je savais que je n'étais pas fou.

Je reste en retrait, où elle ne peut pas me voir, et je l'observe simplement. Elle est si différente de la Mariana avec laquelle je travaille. Elle est belle et sexy, apprêtée et détendue. Le groupe joue et elle chante à tue-tête, comme si elle se produisait sur scène.

Pendant quelques minutes, je reste là, à admirer la femme qui a si aisément volé mon attention, comme personne auparavant. C'est drôle parce que Mari ne ressemble en rien aux femmes que je fréquente habituellement. Elles sont généralement très minces, blondes ou rousses, habillées de manière à attirer mon attention. Elle est totalement différente. Oui, elle est bien habillée et maquillée, mais elle a l'air authentique, comme une femme avec de belles courbes et non une poupée vide.

Je ne suis pas du genre à faire des compromis, et je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un avec qui je voulais construire une relation. La plupart des femmes que je fréquente semblent simplement vouloir être vues au bras d'un homme influent, se trouver un mari riche ou poser pour la prochaine couverture de Be... Mais Mari semble différente.

Le groupe joue sa prochaine chanson, je la regarde chanter. La façon dont elle prononce les paroles : "le désir d'être embrassée sans fin", éveille quelque chose en elle. Ses yeux semblent changer de couleur, et cela me donne aussi une impulsion : celle de la suivre. Je la contourne pour essayer de la surprendre. Je l'approche par l'arrière, et avant de me dégonfler, je passe un bras autour de sa taille et murmure le couplet suivant dans son oreille.











Cadu


Vous savez ce moment où vous avez l'impression que le monde s'arrête ? Comme si quelqu'un venait d'appuyer sur le bouton "pause" d'une télécommande, et que soudain tout ce qui vous entoure disparait ?

Ouais, je ne savais pas non plus ce que cela faisait, jusqu'à ce que je sente le bras de Cadu autour de ma taille et que je l'entende chanter dans mon oreille.

Bien entendu, je me précipite immédiatement aux toilettes. Lais me secoue et me dit de respirer, car j'agis comme une tarée. Hé, ne me regardez pas comme ça. Vous savez depuis combien de temps je suis célibataire ? Deux ans ! Ma dernière relation amoureuse s'est terminée péniblement. Il était extrêmement jaloux et depuis, je ne fais plus confiance aux hommes. Sans compter que je n'ai jamais embrassé un homme comme Cadu. Jamais. Croyez-moi, je m'en serais souvenu ; même d'une simple bise.

Lais me dit d'inspirer et expirer comme je l'ai appris dans une vidéo. Après cela, elle me reproche d'être idiote et exige que j'agisse comme la femme adulte que je suis. Je réussis à me reprendre et à la suivre jusqu'à la piste de danse, en essayant d'être calme et mesurée, mais tout ce que je veux, c'est rentrer chez moi en courant. J'ai peur de ce que je ressentirais si je m'implique, même s'il ne s'agit que d'un flirt innocent, parce que je sais qu'il est le genre de mec à pouvoir me séduire en un clin d'œil. Sans compter que c'est mon patron !

On sort des toilettes et je regarde autour de moi, mais il n'est pas là. Est-ce que j'ai rêvé ? J'ai du mal à croire que mon imagination me joue des tours. On fait le tour de la piste de danse, pour être sûres, et je peux enfin me détendre quand je ne vois mon patron sexy nulle part. Je pousse un soupir de soulagement, puis je laisse la musique m'emporter. Le groupe est vraiment bon et il joue le genre de musique que j'adore.

Mais pendant un slow, tout change. Je ressens à nouveau cette sensation étrange : des papillons dans le ventre et un frisson qui parcourt ma colonne vertébrale. Je regarde autour de moi et ne vois rien. Lais parle à un gars sexy qui la drague. Je continue à danser, seule, avant de sentir un bras m'entourer et une voix rauque à mon oreille.

J'essaie de m'éloigner mais il ne me laisse pas faire.

"Reste avec moi, Mari. Je veux danser avec toi." me murmure Cadu et je ne peux pas refuser. A vrai dire, je ne peux pas parler. Je suis devenue muette et j'ai l'impression que mes jambes sont faites de gelée. S'il me lâchait, je tomberais comme une poupée de chiffon.

Il me garde contre lui. Son corps est chaud et encore plus musclé que je ne le pensais. Il fait probablement beaucoup d'exercice pour avoir un corps comme ça et, tout à coup, je me sens mal à l'aise. Je redoute sa main sur ma taille. Il va sentir toute la graisse que je préfèrerais garder cachée. Merde.

Je l'entends sentir mes cheveux. Il respire profondément et me colle encore plus à lui. C'est à ce moment-là que tout ce qui nous entoure disparaît. Il me tient d'un bras et caresse mon cou, mes cheveux et mon visage de l'autre. Le groupe continue de jouer. Lais et l'autre gars sont juste à côté de nous, à s'embrasser comme si rien d'autre ne comptait, et je suis dans un club en train de danser avec mon patron sexy, sans savoir comment réagir. Ça change tout, et même si j'ai peur, je me laisse emporter. Sa caresse est délicate et sensuelle. C'est comme s'il essayait de découvrir chaque centimètre de mon corps sans se montrer trop envahissant pour un premier rendez-vous.

Mains sur ma taille, il me fait pivoter pour que nous soyons face-à-face. J'entends à peine la musique. Puis, il se met à chanter à mon oreille. Les paroles évoquent désir et sentiments inexplicables. Elles me sont dédiées, car ce que nous sommes en train de vivre défie toute explication. Je suis bien incapable d'en donner une.

Sa bouche explore mon oreille et descend le long de mon cou. Son baiser est doux, mais provoque les sensations les plus fortes que j'aie jamais ressenties. Sa bouche dépose de petits baisers sur la trace laissée par sa barbe.

Les heures passent sans que je m'en rende compte. Je ne sors du brouillard que quand Lais m'appelle pour me dire qu'il est temps de rentrer.

"Bébé, je vais te ramener chez toi." lui dit le gars qu'elle embrassait, mais elle secoue la tête et sourit.

“Pas besoin. C'est vraiment loin, et de toutes façons, j'ai déjà demandé au chauffeur de taxi de venir nous chercher."

Ils continuent leur discussion et Cadu me tourne à nouveau vers lui.

"Reste avec moi, Mari." dit-il.

"Rester avec toi ? Je ne suis pas... Je ne suis pas du genre à..." J'essaie de lui expliquer que je ne suis pas une femme facile comme celles avec qui il sort habituellement, mais il m'interrompt.

"Non, ma belle. Nous ne ferons rien d'autre que ce que nous venons de faire. Je veux juste t'avoir dans mes bras un peu plus longtemps. Je ne suis pas prêt à te voir partir." Sa voix est encore plus basse et il me regarde dans les yeux, anxieux de me voir accepter.

"Mais alors... Comment vais-je rentrer chez moi ?" demandé-je, et il m'interrompt à nouveau.

"Je te déposerai."

"J'habite loin, Cadu." expliqué-je, mais il secoue la tête,

"Pas en voiture, non. Et encore moins à moto. S'il te plaît ?" demande-t-il, et je suis incapable de refuser.

"Lais, vas-y." dis-je à mon amie.

"Oh mon Dieu ! Quoi ?! Tu es sûre, ma chérie ?" demande-t-elle, surprise par mon comportement inattendu.

“Non... Mais je ne peux pas refuser... Je ne sais même pas pourquoi." ajouté-je, et elle sourit. "J'ai juste besoin d'être avec lui un peu plus longtemps." Elle me regarde d'un air surpris, puis acquiesce et me serre dans ses bras.

"Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit." me dit-elle avant de lui dire : "Je ne la laisserais pas avec toi si elle ne te connaissait pas ; mais ce n'est pas le cas... "

"Ne t'inquiète pas, j'appellerai." Nous nous disons au revoir et elle sort prendre le taxi, accompagnée de son gars, dont j'apprendrai le prénom plus tard : Rodrigo. Je me tourne vers Cadu qui sourit, toutes fossettes apparentes. "Et maintenant ? Le bar va fermer." dis-je en essayant de deviner où il pourrait bien m'emmener à trois heures du matin.

"Tu as faim ?" demande-t-il et je souris en signe d'acquiescement. Il sourit en retour, me serre dans ses bras et me dit à l'oreille : "Viens, allons chercher quelque chose à manger." Il prend ma main et m'entraîne vers la sortie. Je me sens légère à ses côtés, comme si je pouvais voler.

C'est sans aucun doute le moment le plus incroyable que j'ai jamais partagé avec quelqu'un. Cadu me fait ressentir un kaléidoscope d'émotions, et je sens que je l'accompagnerais n'importe où s'il me le demandait.











Cadu


Je suis un homme expérimenté ; j'ai fréquenté des actrices, des mannequins, des femmes d'affaires accomplies. Mais je n'ai jamais ressenti ce que je ressens à cet instant avec Mari, avec aucune d'elles. Je me répète sans doute, mais elle est spéciale. Elle est adorable et amusante, et je n'ai jamais fréquenté quelqu'un qui me traite comme elle le fait, comme si j'étais un gars ordinaire.

Pas que je sois une célébrité. Mais la plupart des gens font très attention avec moi, parce que je suis le rédacteur en chef de l'un des magazines les plus vendus du pays. Mais pas elle. Mari me traite comme elle traiterait n'importe quel autre gars.

Nous quittons Barzinho main dans la main. Il fait un peu froid à cette heure tardive, et je la sens frissonner à mes côtés. Je la prends contre moi pour la protéger du froid avec mon corps. Nous marchons vers le parking, enlacés, et je me maudis d'avoir choisi de venir en moto. Dieu merci, nous ne devons parcourir qu'une courte distance.

On s'arrête près de ma moto et elle lui jette un regard effrayé. Je m'attendais à un compliment mais elle me surprend une fois de plus.

"On va rouler avec ça ?" demande-t-elle, et je suis choqué de l'entendre appeler ma Harley "ça".

"C'est une Harley, et oui, on va rouler avec." lui dis-je, en lui tendant le casque. Elle me regarde puis le casque, comme si elle ne savait pas comment procéder. "Tu le mets sur ta tête, ma jolie." plaisanté-je en lui pinçant le nez.

Elle rit et dit : "Je sais, c'est juste que je n'en ai jamais porté avant. Je ne sais pas comment le mettre." Elle baisse les yeux, ses joues rougissantes, et je sens mon cœur se serrer.

"Viens là, je vais t'aider." lui dis-je avant qu'elle s'approche. Je lui prends le casque et le mets sur sa tête, tout en souriant. Quand elle est prête, j'attends qu'elle s'installe à l'arrière de la moto. Je sens ses mains douces sur ma taille et avant de démarrer, je dis : "Tu dois me serrer plus fort ou tu vas tomber." Elle se rapproche un peu plus et je souris. "Plus près, ma jolie. Sers-moi comme si j'étais ton ours en peluche.” plaisanté-je, et elle rit.

“Tu es trop imposant pour un ours en peluche, et pas assez doux.” répond-elle, et je frisonne au contact de son corps collé au mien.

“Je suis un ours en peluche musclé.” lui dis-je, et elle rit à nouveau.

“Justement. Je n'ai jamais eu d'ours en peluche musclé.” dit-elle, et cette fois, c'est moi qui ris.

“Et pourquoi pas ?”

“Regarde-moi. Je ne suis pas du genre à faire de l'exercice, Cadu. Je déteste aller à la salle de sport.” dit-elle, et je perçois une trace d'insécurité dans sa voix.

“Et tu n'en as pas besoin. Tu es belle telle que tu es.” lui dis-je en lui prenant la main. Je démarre et prends la direction de Leblon, le deuxième endroit que je préfère au monde.

Chez moi.















On longe la lagune Rodrigo de Freitas, et bien que j'apprécie la magnifique vue, je suis incapable de penser à autre chose qu'au corps chaud auquel je m'agrippe. Je suis nerveuse et les papillons que j'ai dans le ventre s'affolent. Je n'ai aucune idée de l'endroit où il m'emmène mais, tout comme lui, je ne suis pas prête à lui dire au revoir. Alors que je sens la moto vrombir sous moi, je pense à ce qu'il va se passer à partir de ce moment. Je suis sur un petit nuage, mais je suis également effrayée. Après tout c'est mon patron, et je n'ai aucune idée de la façon dont nous allons interagir désormais.

Nous roulons jusqu'à Leblon. Il se gare dans le garage d'un immeuble chic près de la plage. Il coupe le moteur, nous descendons de la moto et il m'aide à enlever le casque. J'essaie de remettre mes cheveux en place, probablement en désordre, pendant qu'il range le casque. Un accès de nervosité me fait frissonner, mais quand il se retourne et me regarde dans les yeux, je m'y perds. Son regard est intense. C'est la première fois que quelqu'un me regarde de cette façon. J'ai l'impression qu'il essaie de découvrir tous mes secrets. Ses yeux se posent sur ma bouche et quand je crois qu'il va enfin m'embrasser, il humidifie ses lèvres, sourit et m'invite à le suivre. Je suis confuse, attirée, ensorcelée. Aucun de mes autres compagnons n'a jamais agi de la sorte, et je me sens... Séduite.

Main dans la main, nous allons à l'ascenseur, il appuie sur le bouton du dernier étage et se tourne vers moi. Je souris et il sourit en retour. Il me tire à lui et pose son front contre le mien.

Sur une profonde expiration, il dit : "Oh, Mari... Que vais-je faire de toi ?"

Avant que je puisse répondre, la porte de l'ascenseur s'ouvre et il la tient pour me laisser sortir. Puis sa main prend à nouveau la mienne. Nous traversons un petit couloir avec seulement deux portes, une à chaque bout. Nous nous dirigeons vers l'une d'elle. Il sort un porte-clés de sa poche et ouvre la porte. Bien sûr, je manque de m'évanouir quand je vois à quel point son appartement est époustouflant. Il est si joliment décoré que je reste debout près de l'entrée, de peur de casser quelque chose par accident. Je suis aussi maladroite qu'un éléphant dans un magasin de porcelaines.

Il s'éloigne et quand il se rend compte que je ne le suis pas, il se retourne et me lance un drôle de regard.

"Ça te plaît ?" demande-t-il en me regardant bizarrement. Je ne suis pas certaine de comprendre ce qu'il veut dire.

"Bien sûr. C'est magnifique. Je suis juste..." Je m'arrête, ne sachant pas comment continuer.

"Tu es juste ?..." insiste-t-il, en haussant un sourcil.

"Je suis un peu maladroite. J'ai peur de casser quelque chose."

Son expression change et il sourit, faisant apparaître ses fossettes.

Ô Déesse protectrice des femmes célibataires vulnérables, aidez-moi à ne pas tomber amoureuse d'un homme avec des fossettes !

Il s'avance vers moi avec un grand sourire lumineux, et avant que je puisse dire ou penser autre chose, il me prend dans ses bras et me soulève comme si j'étais une plume.

"Oh !..." chuchoté-je, encore un peu effrayée. Il me serre contre son torse, traverse un grand couloir et entre dans la cuisine.

Il me relâche avec précaution, puis fait courir ses mains le long de mes bras et de mes épaules, jusqu'à atteindre mon visage. Cadu ne détourne pas son regard, et lorsqu'il caresse mon visage, il s'approche et m'embrasse doucement sur le front. Mes jambes tremblent et les papillons dans mon ventre sont déchaînés ; j'ai l'impression que je risque de défaillir à tout moment. Il s'éloigne lentement et sourit, puis prend une grande inspiration et se dirige vers le réfrigérateur.















Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je n'ai jamais été comme ça avec une femme avant. Tout ce que je veux, c'est m'occuper d'elle, la toucher, sentir son parfum. Nous ne nous sommes même pas embrassés, et pourtant je sais que lorsque nous le ferons, ce ne sera pas un baiser comme les autres, parce que Mari est différente. Quand elle s'est arrêtée sur le pas du salon et a regardé autour d'elle, j'ai pris sa confusion pour de l'intérêt. J'invite rarement quelqu'un chez moi, sauf pour une fête ou une réunion ; mais lorsque cela arrive, les femmes ont tendance à évaluer le prix de mes affaires. J'ai encore envie de rire en la revoyant avouer qu'elle avait peur de casser quelque chose. Elle est adorable et si différente des femmes de mon entourage. Comment se fait-il que je ne l’aie jamais vu avant ? Comment ai-je pu ne pas voir ce qui était littéralement sous mon nez depuis le début ?

J'ai envie d'elle, mais en même temps j'ai peur. Il ne s'agit pas de sexe, je l'ai bien compris. Et je sais qu'il serait facile de tomber amoureux d'elle, mais suis-je vraiment prêt à tomber amoureux ?

J'ouvre le réfrigérateur et prends les ingrédients pour faire une omelette, et quand je me retourne, elle est immobile en train de jouer nerveusement avec ses mains. Nous ne parlons pas, mais restons là, à profiter de la présence de l'autre. C'est comme si les mots étaient inutiles. Mais je sais que nous devons parler, même si ce ne sont que quelques mots. Merde ! J'ai l'impression d'avoir à nouveau 15 ans.

"Pourquoi tu ne mettrais pas de la musique pour accompagner notre repas, Mari ?" Je désigne la chaîne hi-fi juste derrière elle. J'adore la musique, et il y a une chaîne dans chaque pièce de la maison.

"Bien sûr. Des suggestions ?" demande-t-elle en souriant.

"Non, tu peux choisir. Tu aimes les omelettes ?" demandé-je.

"Je les adore." Toujours souriante, elle se tourne vers la chaîne. Je l'observe pendant qu'elle étudie ma playlist jusqu'à ce que son sourire s'élargisse.

“Tu trouves ton bonheur ?” demandé-je. Elle presse "marche" et la musique remplit la pièce.

"Oh, Cadu, il y a tellement de bons morceaux ! J'aime tous les genres de musique. Pop, musique brésilienne, rock..." ajoute-t-elle en s'asseyant sur un tabouret à l'îlot de la cuisine, au son d'une chanson douce qui s'échappe des enceintes. Elle évoque l'improbable rencontre, au milieu de notre foule humaine, d'une personne capable de raviver des sentiments oubliés.

J'essaie d'ignorer les paroles, mais elles décrivent exactement ce que je ressens en ce moment. Cet ange aux cheveux bruns m'a complètement envoûté et je dois me reprendre ou je vais finir par demander Mariana en mariage avant la fin de la nuit. Mince ! D'où ça vient ça ?

Elle continue à parler de la musique qu'elle aime, et je l'écoute en essayant de mettre de l'ordre dans mon esprit chaotique. Quand l'omelette est prête, je la sers accompagnée d'un jus d'orange. Je lui propose du bacon, qu'elle refuse.

Nous conversons pendant notre repas. Je veux mieux la connaître et je lui demande ce qu'elle aime et ses endroits préférés. Le moment est détendu, et elle me parle de son amitié avec Lais (la fille qui a embrassé Rodrigo plus tôt dans la soirée), de son amour de la musique et des réunions de famille amusantes qu'elle organise. Mari est posée, drôle et intelligente. En dehors du bureau, elle est complètement différente de l'employée compétente et sérieuse que je connais. Elle me raconte une histoire sur le chien d'un ami qui me fait tellement rire que j'en ai les larmes aux yeux.

"Tu es si différente de mon assistante Mariana." dis-je en plaisantant, et elle rougit à nouveau. La voir rougir de la sorte m'émeut.

"Oh, Cadu... C'est mon travail. Je sais que tu as besoin de quelqu'un de qualifié pour t'assister. Je ne pourrais pas raconter ce genre d'histoires pour amuser mes collègues de bureau." dit-elle en riant, mais ses yeux semblent un peu tristes.

“Qu'y a-t-il ? Tu ne t'y plais pas ?" Mon cœur se serre à l'idée qu'elle n'aime pas travailler avec moi.

"Non, ce n'est pas ça. J'aime mon travail. J'apprends beaucoup avec toi et j'aime ce que je fais."

"Mais ?... "

"Non, pas de "mais"." dit-elle avec un sourire en essayant de mettre fin à la conversation.

"Dis-le, Mari." Je suis curieux maintenant, et inquiet. Se sert-elle de moi pour obtenir une promotion ?

"C'est juste que je n'ai aucune raison d'être amicale avec mes collègues. Je ne suis proche de personne." répond-elle en souriant, mais je sens que cela va plus loin.

“Et pourquoi pas ?”

“Hmm... " Elle réfléchit, puis dit : "Ils sont tous si différents de moi. Je parle à tout le monde et, ne te méprends pas, je... Je ne pense pas être le genre de personne qu'ils ont habituellement pour amie." Je me laisse envoûter un instant par son sourire. "Mais je ne veux pas parler boulot. J'ai signé une clause de confidentialité, donc je ne peux pas en dire davantage, désolée." conclut-elle avec un sourire. Je ne peux m'empêcher de rire à sa blague.

Nous restons dans la cuisine à parler et rire au son de la musique. Notre conversation est légère et détendue, et Mari touche toute sorte de sujets. Au bout d'un moment, elle baille et je regarde l'horloge. Ouah ! 5h30 !

"Viens !" Je saute du tabouret et elle me lance un regard fatigué et confus. "Je veux te montrer quelque chose." Mari regarde l'horloge de la cuisine et commence à protester, mais je l'arrête.

"Ouah, Cadu ! 5h30 ! Je dois rentrer chez moi !" Je la prends à nouveau dans mes bras et elle rit.

"Je vais t'y déposer, mais je veux te montrer quelque chose avant." Elle rit plus fort et je la porte jusqu'à l'arrière de l'appartement, où se trouve ma chambre. J'ouvre la porte et elle regarde immédiatement vers la grande fenêtre.

"Ouah, quelle vue !" dit-elle, et je la pose sur le lit. Je m'assois derrière elle et l'enlace, et nous regardons tous les deux le soleil se lever. La vue est vraiment magnifique, avec la plage de Leblon en contrebas. Le ciel est coloré et aussi surprenant qu'une peinture impressionniste.

J'attrape la télécommande de la chaîne hi-fi et, comme prévu, la parfaite chanson se fait entendre. Puis je décide de faire ce que j'ai eu envie de faire toute la soirée.











Mari


Cadu me porte le long d'un couloir. Il ouvre la porte et nous entrons dans ce que je suppose être sa chambre. Puis mon regard se pose sur ce qui est le plus beau panorama que je n'ai jamais vu.

"Ouah, quelle vue !" Le soleil se lève et le ciel multicolore annonce l'aube d'une merveilleuse journée. Il me pose sur le lit et me prend dans ses bras, et nous regardons ce paysage qui me laisse sans voix. Je suis épuisée de cette nuit blanche, mais je ne changerais cela pour rien au monde. Avec lui, je me sens protégée et spéciale. J'espère de tout cœur qu'il n'est pas comme ça avec toutes les filles qu'il rencontre...

Je sens Cadu bouger : il attrape une télécommande. Il allume la chaîne et la parfaite chanson envahit la pièce, rendant le moment unique.

Cette vibration que je ressens à chaque fois qu'il me touche revient en force. Sa respiration est aussi irrégulière que la mienne. Il me tourne vers lui et ses yeux se posent sur les miens. Nous sommes silencieux, mais ces yeux expressifs me disent tout ce que j'ai besoin de savoir. Il me tire à lui, son torse contre ma poitrine. Ses mains encadrent mon visage, puis il s'approche de mon cou et sent mon parfum. Il n'est pas seulement beau et séduisant. C'est l'homme le plus sexy que je connaisse. Il m'excite et mon corps tremble en réponse. S'il m'attirait avant, je suis totalement sienne désormais.

Cadu laisse une traînée de baisers le long de mon cou. Je laisse échapper un soupir, suivi d'un faible gémissement. Puis, sans trop savoir comment, il me fait perdre toute notion de moi-même, de mes limites et de ma gêne. Il me mord doucement le cou, et me fait frissonner de la tête aux pieds. C'est alors que je fais fi de tout sentiment de honte et le pousse sur le lit pour l'embrasser à pleine bouche. Nous formons un chao de mains, lèvres et langues et tout ce que j'entends, ce sont nos gémissements. Il empoigne mes cheveux et intensifie le baiser en me pressant plus fort contre son corps. Quand je le relâche, il nous retourne et couvre mon corps du sien avant de me donner le baiser le plus magique de ma vie. Mon esprit hurle, ferme la porte et jette la clé ! Je ne le laisserai jamais partir !

Il calme progressivement notre étreinte, s'éloigne et me sourit, son souffle aussi irrégulier que le mien.

"Oh, Mari..." soupire-t-il en poussant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je souris et il me donne un rapide baiser. "Je te ramène chez toi avant de rompre ma promesse." Quoi ? Promesse ? Chez moi ? Noooon !

Il se lève et me tend la main. Je me lève avec autant de grâce que possible. Nous suivons le couloir jusqu'à la porte d'entrée et avant qu'il ouvre la porte, je lui prends la main et dis, sans pouvoir contrôler mon sourire : "Merci." Il me regarde avec curiosité et je continue : "Pour m'avoir offert le plus beau lever de soleil de ma vie."

Il esquisse ce sourire spécial et je me sens presque flotter, tellement je me sens heureuse.






On roule jusque chez moi, cette fois dans sa voiture, en parlant de voyages. Il voyage beaucoup et me parle de tous les endroits qu'il a visités et aimés. On arrive trop vite à mon immeuble et il sort en premier pour m'ouvrir la porte.

"Merci pour cette soirée, Mari." murmure-t-il, l'air un peu timide. Je souris et il sourit en retour, avant d'embrasser doucement mon visage. Puis il s'appuie sur la voiture et croise les bras, et attend que j'entre dans mon bâtiment.

Je me retourne avant d'entrer et quand je le vois, j'ai l'impression d'être Cendrillon revenant du bal, sauf que dans cette version, c'est le prince charmant qui la raccompagne. Je lui fais un signe de la main qu'il me retourne avant de remonter dans sa voiture et partir, emportant mon cœur avec lui.






Je dors une bonne partie du samedi, après ma nuit blanche. Finalement, je suis réveillée à 17h par la sonnerie du téléphone.

"Salope, je vais te tuer !" Lais crie avant même de me laisser dire bonjour.

"Oh, que s'est-il passé ?" Je demande, toujours endormie.

"Tu ne m'as pas appelé pour me raconter ta nuit avec ton patron sexy ! Et pour l'amour du ciel ! Tu l'as vu ? Canon ! Sexy ! La totale ! Pourquoi diable n'es-tu pas passée à l'action avant, cocotte ?" demande-t-elle et on rit toutes les deux.

"Je suis désolée, Lais. Je suis rentrée à 7h ce matin." Je lui explique, et elle pousse un grand cri au téléphone. "Oh, arrête ! Je viens juste de me réveiller !"

"Je veux tout savoir !" Et puis je lui raconte tout ce qui s'est passé au cours de mon incroyable nuit.

Inutile de dire que je suis amoureuse. Je peux entendre dans ma voix combien je suis heureuse. Je n'ai aucune idée de ce qui va se passer désormais, mais je suis sûre que nous trouverons une solution.

"Oh, ma chérie, je suis si heureuse pour toi. Tu crois qu'il va t'appeler pendant le week-end ? C'est ton petit ami maintenant ?"

"Je ne sais vraiment pas, Lais. Tout ce que je sais, c'est que je suis heureuse, et comme jamais avant." dis-je, avant de me rappeler que Lais aussi a rencontré un gars la veille. "Et toi, cocotte ? Comment ça s'est passé avec M. Sexy ?"

"Oh, Rodrigo ! Il est beau, hein ? Il est avocat. Il a mon numéro, mais je ne pense pas qu'il m'appellera."

"Pourquoi ?"

"Oh, je ne sais pas. Nous sommes très différents, tu sais." répond-elle et je comprends parfaitement ce qu'elle veut dire. "Tu vas au déjeuner demain ?" demande-t-elle.

"Comme si j'allais manquer ça ! Ils passent me chercher." dis-je, et on rit toutes les deux.

"Et aujourd'hui, tu veux sortir ?" demande-t-elle, mais je suis trop paresseuse pour faire quoi que ce soit.

"Oh..." Je ne pense pas. Je vais me lever, prendre une douche, et m'organiser pour la semaine."

"Très bien, tu sais où me trouver. Si tu veux regarder un film ou quoi, viens. On fera du pop-corn." dit-elle et je souris, heureuse d'être son amie. Lais est une amie incroyable.

"Ok, Lais. A plus tard." On se quitte et je vérifie le téléphone, curieuse de voir si j'ai de nouveaux messages. Je ne peux pas m'empêcher d'être un peu triste quand je n'en vois aucun.

J'essaie de positiver en me disant qu'il est peut-être en train de dormir, comme moi il y a quelques minutes. Je décide de prendre ma douche, préparer mes affaires et profiter du sentiment de bonheur laissé par la nuit dernière, au lieu de laisser de stupides insécurités gâcher mon humeur.






Le lendemain, nous passons une journée amusante. Nos parents vivent dans une communauté où les gens se connaissent depuis des années. C'est presque comme une grande famille. Au moins une fois par mois, nous nous réunissons pour déjeuner et c'est toujours très joyeux et divertissant. C'est agréable de se régaler de plats faits maison et de passer du temps en famille.

Vers 18h30, Lais reçoit un appel et sort pour le prendre. Ma mère s'assied alors à côté de moi et me lance les questions habituelles.

"Comment vas-tu ? Et le travail ? Tu as un nouvel homme dans ta vie ?"

"Je vais bien, maman. Tout va bien au travail et j'ai un nouvel homme dans mes rêves."

Elle rit, mais continue. "Mais il doit y avoir quelqu'un. Je t'ai vu regarder ton téléphone plusieurs fois." dit-elle et je souris. Je ne veux pas embêter ma mère en lui disant que je suis sortie avec mon patron.

"Ce n’est rien, maman."

"Si jamais tu veux parler, maman est là." Elle me serre dans ses bras.

"Je sais." Je souris et embrasse sa joue. Puis Lais entre dans la pièce.

"Mari, ça te dérange si on y part maintenant ?" demande-t-elle et ça me fait un peu peur, mais je n'objecte pas. Nous prenons congé et prenons le bus pour rentrer.

"Est-ce que tout va bien ?" je demande, une fois assises.

"Ouais, c'est juste que Rodrigo m'a appelée." explique-t-elle, l'air heureuse. Je souris, heureuse pour elle.

"Vraiment ? Qu'a-t-il dit ?"

"Oh, il m'a invité à dîner."

"Et où allez-vous ?" demandé-je.

"À ce pub que nous aimons." dit-elle. C'est un espace ouvert dans un centre commercial près de chez elle, avec plein de bars. "Tu peux m'aider avec mes cheveux ?"

"Bien sûr ! Tu vas être magnifique." lui dis-je en pensant déjà à la façon dont je vais la coiffer. Alors que mes cheveux sont longs, raides et bruns, les siens sont blonds et ondulés.

Nous descendons à notre arrêt en parlant de la tenue qu'elle va porter, excitées comme des puces. Il est 19h et Rodrigo va passer la prendre dans une heure. On se dépêche de la préparer et à 19h45, elle est prête et magnifique.

"Tu es parfaite !"

"Oh ! Je suis si nerveuse !"

"Ne le sois pas, tout va bien se passer."

Quelques minutes plus tard, Rodrigo arrive et nous le rejoignons. On se sépare à la porte et je lui fais signe alors qu'il sort de la voiture. Il est vraiment très beau. Blond et grand aux yeux clairs. Il n'est pas comme les gars avec qui elle sort habituellement, mais ils forment un beau couple. Lais est belle et grande, avec un sourire contagieux. C'est une amie merveilleuse et j'espère qu'elle trouvera un gars sympa qui s'intéresse vraiment à elle.

"Marina, c'est ça ?" me demande-t-il et je souris, habituée à ce que les gens se trompent sur mon nom.

"Mariana. Comment vas-tu ?"

"Je suis désolé ! Mariana ! Je vais bien, et toi ?" Il sourit et Lais et moi partageons un regard excité.

"Je vais bien. Eh bien, je rentre. Bye, Lais." Je l'embrasse et lui murmure : "Appelle-moi si besoin, d'accord ?"

“Ok.”

"Bye, Rodrigo !" Je fais un signe de la main et je retourne à mon appartement en fredonnant une chanson, alors que mon amie va dîner avec son nouveau galant.





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« C’est un livre doté d’une intrigue digne d’un film hollywoodien. »

COSMOPOLITAN Brésil

Tombé pour elle

Cette histoire d'amour peu commune vous fera découvrir le monde de la musique et de la mode, avec les paysages vibrants de Rio de Janeiro en toile de fond.

Mariana Costa a la belle vie.

Elle a des amis fantastiques, elle est proche de sa famille et a un travail de rêve au sein du magazine de mode international, Be.

Il n'y a qu'un problème… elle est follement amoureuse d'un homme qui non seulement est trop bien pour elle, mais qui lui est complètement inaccessible : son patron.

Carlos Eduardo est un homme sûr de lui, sexy et établi, qui fréquente des top-modèles et dirige un magazine.

Sa vie est parfaite ; ou elle l'était jusqu'à ce qu'il admette qu'il a des sentiments pour la plus improbable des personnes.

Son assistante est intelligente, sexy et elle a tout ce qu'il a toujours voulu chez une femme ; mais, non seulement elle ne ressemble en rien aux femmes qu'il fréquente habituellement, elle est aussi son employée, et donc intouchable. Sauf qu'il semble incapable de résister à la tentation.

En dehors du bureau, Cadu et Mari explorent tendresse et passion. Mais ils viennent de deux mondes complétement différents.

Lorsque ces mondes entrent en collision et menacent de détruire à la fois leur lien fragile et le magazine pour lequel ils travaillent, ils doivent décider si tomber amoureux vaut la peine de tout risquer.

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