Книга - Le Sens Du Courage

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Le Sens Du Courage
Davide Piccolo


L’histoire d’un homme à la recherche du bonheur

Marco Grassi, manager couronné de succès, est aimé et estimé par ses amis autant que par ses collègues. A deux doigts du mariage avec une femme très belle et bien que très lié à une mère aimante, il trouve le courage de tout abandonner pour poursuivre le « rêve américain ». Mais tout cela aura un prix. La Grande Pomme saura-t-elle récompenser tous ses sacrifices?







Davide Piccolo



Le sens du courage



Titre original: Il senso del coraggio

Traducteur: Teresa Fontan-Olympie



DAVIDE PICCOLO, étudiant en économie, est né à Chiari (BS) en 1997.

Le sens du courage est son premier roman.



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Marco Grassi, manager couronné de succès, est aimé et estimé par ses amis autant que par ses collègues. A deux doigts du mariage avec une femme très belle et bien que très lié à une mère aimante, il trouve le courage de tout abandonner pour poursuivre le «rêve américain». Mais tout cela aura un prix. La Grosse Pomme saura-t-elle récompenser tous ses sacrifices?



LE SENS DU COURAGE



Première édition: Décembre 2015

Éditeur: Streetlib

Édition française: Mai 2015

Traducteur: Teresa Fontan-Olympie



Éditeur: Tektime - www.traduzionelibri.it



Facebook: https://www.facebook.com/davidepiccoloautore

blog: davidepiccoloblog.wordpress.com

e-mail: davide.piccolo@hotmail.it



Tous droits réservés.


Prologue



Il était 7 du matin, l’aube d’un 21 décembre qui s’annonçait froid, lorsque le réveil de Marco sonna, marquant le début d’une journée qui commençait plus tôt que d’habitude.

Encore tout endormi, il ouvrit les yeux avec peine, s’étira mollement et s’assit sur le lit double. À côté de lui, sa compagne Francesca dormait paisiblement, tandis que ses cheveux recouvraient son beau visage. Il vivait avec elle depuis un an à peine.

Après avoir caressé doucement sa figure et soigneusement remis les couvertures, il enfila ses chaussons qu’il traina péniblement jusqu’à la cuisine pour un petit déjeuner rapide, à base de lait chaud, de fruits et de céréales.

À la fin du repas, avalé en écoutant le journal télévisé du matin, il enfila une chemise blanche sobre, un complet noir à fines rayures et une paire de chaussures vernies, puis il contrôla le résultat en se regardant dans le miroir.

La glace lui renvoyait l’image d’un jeune homme de plus d’un mètre quatre-vingt, à la silhouette fine et au teint clair.

Les cheveux châtains coupés en brosse étaient assortis à la perfection avec ses yeux marron, éclairés d’une lueur que l’on retrouve chez les personnes auxquelles la vie semble sourire à tous les niveaux et dont l’ambition saine laisse entendre la capacité de s’améliorer encore par la suite.

Après avoir passé un coup de peigne dans ses cheveux encore en bataille, il jeta un coup d’œil à sa montre toute neuve: il était sept heures quarante.

S’étant rendu compte que le temps pressait, il enfila précipitamment un anorak et se dirigea vers la porte d’entrée comme dans une course contre la montre.

À 8 heures, en effet, la fête pour le début des vacances de Noël était au programme chez Russo S.p.A., l’entreprise où il travaillait en tant que manager et membre du Conseil d’Administration.

Sorti de chez lui, il s’arrêta quelques instants, émerveillé par la beauté des flocons de neige qui descendaient du ciel lentement, mais inexorablement, recouvrant tout sans distinction.

Puis, se détachant à regret de ce merveilleux spectacle, il ouvrit la portière de son étincelante Maserati Ghibli et il démarra en faisant hennir les quatre cents chevaux qui piaffaient sous le capot.

Seule une certaine souplesse dans l’interprétation des règles du code de la route et des exhortations de prudence en cas de mauvais temps lui permit d’arriver à destination avec une impeccable ponctualité.

Pendant presque une minute, immobile sur le parking, il contempla l’enseigne lumineuse de l’entreprise, incapable d’en détourner le regard.

Il revivait en esprit le jour où, deux ans plus tôt et pour la première fois de sa vie, alors qu’il avait à peine vingt-cinq ans, il avait franchi le seuil de l’établissement. Il y avait grandi humainement et professionnellement, jusqu’à devenir la pointe du diamant dans l’équipe sous la direction de Monsieur Russo, son employeur et le créateur de la société.

Puis, se souvenant des obligations qui l’attendaient, il se dirigea à pas fermes vers le hall d’entrée, où sa secrétaire le salua joyeusement.

« Bonjour, Marco, exclama-t-elle.

- Bien le bonjour, Luisa, répondit-il, en déployant le sourire des grandes occasions.

- Tu me parais de bien bonne humeur… fit-elle.

- Bien… c’est que l’imminence des vacances me fait toujours cet effet. À ce propos, comment procèdent les préparatifs pour la fête de Noël ? demanda-t-il avec légèreté.

- Ils viennent tout juste de se terminer ; Monsieur Russo t’attend dans la salle de conférence pour son discours traditionnel de fin d’année. »

Électrisé, Marco se dirigea vers la salle presque en courant, impatient d’assister au monologue de son responsable qui, compte tenu des excellents résultats obtenus, s’annonçait inoubliable.

Lorsqu’il ouvrit la porte de la salle, il fut accueilli par un tonnerre d’applaudissements de toutes les personnes présentes, qui saluèrent son arrivée avec beaucoup d’enthousiasme.

« Le voilà, finalement, notre héros ! », s’écria Monsieur Russo avec un sourire à trente-deux dents et un geste cordial d’accueil adressé à Marco.

Légèrement embarrassé, le jeune prit place au premier rang, à côté d’un membre du Conseil d’Administration.

Après avoir calmé de façon débonnaire le bruit assourdissant produit par la foule des employés, Monsieur Russo se saisit d’un micros, l’alluma et annonça solennellement : « Mes amis, bonjour ! Aujourd’hui, comme vous le savez, c’est le dernier jour de travail avant les vacances de Noël, que nous attendons tous avec impatience depuis des semaines, désireux de passer du temps en compagnie des êtres qui nous sont chers. Cependant, avant de donner le signal du début des réjouissances, j’ai l’honneur de vous annoncer que le chiffre d’affaires de cette société a subi une augmentation de 25%, dépassant ainsi le montant de 5 millions d’euros, fruit de l’élargissement du marché aux pays étrangers ! »

Ses paroles furent suivies de quelques secondes de silence, témoignant de l’ébahissement des collègues face à une nouvelle si bouleversante.

« Pour cette raison, je désire adresser mes plus vifs remerciements à chacun d’entre vous, poursuivit-il avec enthousiasme, pour l’application, la professionnalité et les grandes capacités dont vous avez fait preuve, dons qui ont contribué aux recettes de Russo S.p.A. Toutefois, sans diminuer pour autant l’importance de chacun d’entre vous, j’estime qu’il est opportun de souligner le rôle fondamental de notre directeur général Marco Grassi, dont l’action extraordinaire a permis à cette société d’effectuer ce saut de qualité au cours des douze derniers mois. Pour cette raison, je voudrais suggérer de réserver un applaudissement tout spécial à Marco ! »

Le silence courtois qui régnait pendant le discours de Monsieur Russo fut soudain rompu par l’acclamation: « Bravo Grassi ! » de Alberto et Davide, ses très bons amis, et par les cris de joie de tous les autres employés qui, exaltés par la nouvelle, se levèrent d’un bond avec transport.

Monsieur Russo, qui était descendu de la tribune entre temps, fut emporté par un flot d’employés et entraîné par eux dans une farandole effrénée au rythme de la musique, qui servit à libérer toute la tension accumulée pendant de longs mois de labeur.

Néanmoins, il décida bientôt de retourner dans son bureau, afin d’y goûter une matinée de tranquillité.

En revanche, Marco, le principal fauteur de ce succès, était arrosé sans arrêt par des fleuves de champagne, qui, bien vite, finirent par tremper entièrement l’élégant costume qu’il portait ce jour-là, comme s’il avait plongé tout habillé dans une piscine.

Il semblait que rien ne pourrait troubler l’ambiance de fête qui régnait dans la salle ; mais Marco était conscient du contraire.

Le moment était venu de donner à Monsieur Russo une nouvelle qui allait bouleverser l’histoire de sa société.

Après avoir reçu un dernier jet de champagne sur le visage, Marco prit momentanément congé de ses collègues et, rassemblant toute sa force de caractère, il se dirigea vers le bureau de son employeur.


Chapitre I



Carpe diem



Arrivé devant la porte du bureau de Russo, Marco frappa et le patron répondit gentiment : «Entrez!»

Marco entra dans la pièce à petits pas, troublé de devoir décevoir les attentes de Monsieur Russo.

« Marco, quel plaisir ! Assieds-toi. »

Le manager prit place dans un fauteuil en cuir; il soupira.

Pendant quelques secondes d’attente silencieuse, ils se regardèrent; une atmosphère de tension bien visible plana.

Puis, Marco décida finalement de rompre le silence. Il annonça : « J’ai reçu une offre de la JW Corporation de New York.

- Comment ?

- Oui, vous avez bien compris. »

Monsieur Russo ouvrit la bouche comme pour parler mais il la referma, en attendant que son directeur général de confiance lui fournît d’autres détails concernant la proposition de l’illustre société américaine.

« Il y a quelques mois, expliqua Marco, j’ai été contacté par Monsieur Walker lui-même. Après les présentations rituelles, il m’a dit être au courant de l’excellent travail effectué pour Russo S.p.A. et avoir l’intention de me confier le poste de directeur général.

-Et tu as refusé, n’est-ce pas ? demanda Monsieur Russo d’un ton suppliant.

- Non, j’ai accepté. »

Silence.

« Mais alors… Pourquoi es-tu encore ici ? », demanda-t-il soupçonneux, dans l’espoir qu’il pût s’agir d’une plaisanterie imaginée par Marco.

-Parce que j’ai accepté à condition que mon départ fût repoussé à la fin de l’année en cours. Vous me connaissez, je déteste faire les choses à moitié. Je me suis senti dans l’obligation de rendre la confiance reçue pendant ces deux ans, en clôturant de la meilleure des manières le parcours entrepris ensemble.

- À combien s’élève l’offre de Monsieur Walker ?

- Pour m’avoir à sa disposition coûte que coûte, il m’a offert un contrat pharaonique quinquennal de 500000 € annuels et il a mis à ma disposition une villa luxueuse de 500 mètres carrés, une Bentley Continental Gt, une domestique et un jardinier qui aura également la fonction de chauffeur.

-Marco, je comprends combien cette offre est alléchante, mais… s’il te plaît, reste…

- Monsieur Russo, je suis moi aussi vraiment désolé de quitter l’entreprise, croyez-moi, mais ce genre d’occasions n’arrive qu’une fois dans la vie…

- Je suis disposé à tripler ton salaire. 150 000 € par an. Certes, les ressources dont je dispose sont loin d’être comparables à celles de Jason Walker, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te retenir.

- Ce n’est pas seulement une question économique, répliqua Marco avec fermeté, bien que touché par le suprême effort de Monsieur Russo pour éviter de perdre son meilleur collaborateur. Ma plus grande ambition est de devenir manager au niveau international et je suis convaincu qu’une expérience à l’étranger, en particulier dans une société aussi célèbre que la JW Corporation, est adaptée à ce but.»

La discussion était close. C’était évident.

Alors, désormais résigné à faire ses adieux à Marco, Monsieur Russo admit sur un ton plus approbateur : « Vois-tu, d’un côté je te comprends, car, il y a vingt ans, j’étais directeur et plénipotentiaire d’une petite entreprise dans la banlieue de Naples et, juste au moment où elle se trouvait à l’apogée de son essor, je reçus une offre tentante d’Italie du Nord, de Brescia pour être précis, là où nous nous trouvons en ce moment. Même si j’avais été moi aussi toujours très heureux de travailler pour cette société, je pris la décision de suivre mon instinct et de partir, dans le but de marquer un tournant dans ma modeste carrière. Certes, quitter mes proches, ma terre et l’entreprise qui avait atteint des objectifs ambitieux sous ma direction, s’est avéré très difficile. Mais le désir que j’avais d’obtenir un rôle plus important me donna le courage nécessaire pour entreprendre une nouvelle aventure professionnelle, qui s’annonçait certainement plus satisfaisante et rémunératrice. C’est ainsi que, convaincu d’avoir fait le bon choix, je déménageai. Avec le recul, je peux affirmer avec certitude que je n’ai pas commis d’erreur en acceptant ce nouveau défi qui, comme tu vois, m’a permis d’atteindre des objectifs qui auraient été hors de portée si j’avais décidé de rester dans ma ville. Pour cette raison, je comprends parfaitement ton choix d’accepter l’offre de la JW Corporation. Évidemment, tu ne peux avoir la certitude que ton expérience sera conforme à tes attentes, mais j’espère de tout cœur que tu pourras réaliser ton rêve de devenir un manager à l’échelle internationale. »

À ces mots, Marco poussa un soupir de soulagement et sa bouche se détendit enfin dans un sourire.

Finalement, Monsieur Russo avait prononcé la phrase que Marco attendait, faisant fuir tout doute résiduel concernant la rectitude de son choix.

D’ailleurs, si celui qui avait toujours été pour lui un modèle à imiter pour son expérience professionnelle et sa force de volonté ne l’avait pas fait, qui d’autre, mieux que lui, aurait pu lui transmettre la certitude du meilleur chemin à entreprendre pour atteindre une carrière enviable ?

« Je suis content que vous compreniez les raisons de ma décision, conclut Marco.

- Bien sûr que je comprends. Mais il était de mon devoir d’essayer de prendre parti pour mon entreprise jusqu’au bout. Je me demande comment nous ferons sans toi…

- Ne vous inquiétez pas. Je suis certain que vous saurez remédier brillamment à mon absence. Vous êtes tous des professionnels hors de pair : vous repèrerez bientôt un manager capable de combler le vide laissé par mon départ. Cette entreprise a fait ses preuves maintenant. Même un manager de haut niveau jouerait des pieds et des mains pour être embauché chez Russo S.p.A.

- Je l’espère. »

Satisfait du résultat de son entrevue, Marco se leva de son fauteuil et décida de retourner dans la salle préparée pour la fête de Noël, suivi de Monsieur Russo, inquiet pour le futur incertain qui attendait sa société.

Cependant, pendant qu’il parcourait la courte distance qui le séparait de la salle, le jeune manager se rendit compte que ce changement imminent l’avait étourdi. Il marchait presque machinalement, sourd à la musique à tout volume qui réjouissait la journée de ses collègues qui, eux, ne savaient pas encore que rien ne serait plus comme avant.

Lorsqu’il mit pied dans la salle, il fut immédiatement envahi par un bruit incroyable, provoqué par ses collègues en fête qui chantaient ses louanges avec une admiration accrue, en entonnant des chants de stade.

Malgré cet accueil magnifique, sa réponse se traduisit uniquement par un sourire mesquin et forcé, sans émotion.

La vague d’affection des autres employés lui donnait la sensation d’avoir trahi toutes les personnes qui l’entouraient.

Cette impression se renforça, car il avait pris conscience d’avoir laissé ses amis et ses collègues à leur destin, en les abandonnant à l’égide future d’un manager inconnu.

Tandis que ces pensées se bousculaient dans sa tête, il scrutait les visages joyeux de ses camarades, sourd à leurs paroles ; il songeait que, dans sa nouvelle aventure professionnelle, il allait devoir entrer en relation avec des personnes inconnues de lui, qui parlaient une autre langue, ne savaient même pas qui il était et probablement ne se seraient pas intéressés à son histoire personnelle, mais seulement au travail et à l’économie.

Mon Dieu, comme ils lui auraient manqué.

Mais la décision était prise, il ne pouvait plus revenir en arrière.

Ainsi, angoissé par la tâche ingrate de devoir éteindre l’enthousiasme de ses collègues par son propre discours d’adieux, il monta à la tribune, approcha le micros de sa bouche et, ayant attiré l’attention de toutes les personnes présentes, il dit : « Mes amis, le moment est venu de vous prévenir que, comme je viens de l’annoncer à Monsieur Russo dans une brève entrevue, j’ai pris la décision irrévocable d’accepter une offre prestigieuse provenue des États-Unis, de la JW Corporation. »

Ces paroles furent suivies d’un murmure de préoccupation, qui se répandit rapidement parmi les auditeurs.

« Il s’agit pour moi d’une occasion économique et professionnelle à laquelle je ne puis renoncer, poursuivit-il. Toutefois, je désire adresser mes remerciements à chacun d’entre vous, parce que votre très précieux concours, votre disponibilité et votre entière collaboration, m’ont donné la possibilité de faire grandir cette société et de marquer un tournant dans ma vie de travail qui me permettra de m’approcher du rêve que j’ai de devenir un manager célèbre, connu même au-delà des frontières italiennes et européennes. Cependant, je vous suis surtout reconnaissant pour l’amitié sincère que vous m’avez toujours témoignée depuis le jour où j’ai été accueilli parmi vous dans l’entreprise. À présent », conclut-il avec émotion, « il ne me reste qu’à vous saluer et à vous souhaiter d’obtenir des résultats toujours meilleurs. »

Son discours d’adieu toucha profondément ses collègues, qui exprimèrent par un silence assourdissant leur regret de devoir quitter le manager dont le talent avait réussi à coordonner leur travail.

Prenant part à leur déception, Marco déposa le micros et, la tête basse, il rejoignit les autres employés, encore bouleversés par le torrent d’émotion qui venait de les submerger.

Le seul qui eut la force de reprendre l’usage de la parole fut son cher ami Massimo, un homme imposant, au caractère gai et prompt à la répartie. Mais il avait perdu sa bonne humeur contagieuse.

« Giovanni, dit-il, tout triste, en se tournant vers un collègue à sa droite, ne rallume pas la musique; à présent, nous n’avons plus de raison de fêter quoi que ce soit. Sans Marco, notre entreprise est finie et bientôt nous nous retrouverons au chômage… ».

Son intervention fut entièrement approuvée par tous, y compris Luisa, la secrétaire, qui était accourue pour écouter les déclarations du manager et qui, les yeux éteints, fixait maintenant le mur récemment repeint.

La fête se termina tristement. Marco passa quelques interminables minutes à dire adieu à ses ex-collègues avant de sortir de l’établissement, tandis que leurs commentaires choqués résonnaient à ses oreilles avec mélancolie.

Pas même le ronflement du moteur de sa voiture ne parvint à le tirer de ses réflexions, alors qu’il se dirigeait vers la maison.

Au moment où il aperçut l’habitation où il vivait avec Francesca, il se rappela soudain que la jeune fille pouvait accueillir la nouvelle du déménagement avec une colère bien compréhensible, étant donné qu’elle non plus n’avait pas été mise au courant de la proposition de Jason Walker.

«J’aurais dû lui en parler», songea Marco.

Mais maintenant il était trop tard.

Troublé par cette prise de conscience, il gara la voiture, sonna et attendit que sa fiancée lui ouvrît.


Chapitre II



Exode



Au bout de quelques secondes, Marco entendit la clé tourner dans la serrure et la porte s’ouvrit, laissant apparaître une jeune fille élancée et fine. Son visage au teint clair était encadré d’une cascade d’abondants cheveux châtains et lisses, ce qui offrait un contraste chromatique irrésistible avec ses yeux bleu clair : c’était Francesca.

À la vue de son compagnon, sa bouche charnue s’ouvrit instinctivement en un large sourire candide qui illumina son visage.

« Bonjour, trésor ! », s’écria-t-elle joyeusement, tout en ouvrant le portail de la maison.

Marco répondit par un sourire forcé, bien insuffisant pour dissimuler la préoccupation évidente qui le tourmentait.

« Comment cela s’est-il passé aujourd’hui au travail ? Quelque chose est allée de travers ? demanda la jeune fille, dont les yeux perçants avaient surpris le malaise de son fiancé, dès qu’il avait franchi le seuil.

- Tout s’est bien passé, journée tranquille », répondit le menteur, en évitant soigneusement le regard importun.

Francesca le scruta pendant quelques instants, mais ensuite elle haussa les épaules et servir le déjeuner.

Pendant le repas, Francesca essaya de lancer une conversation, mais Marco, distrait par la crainte de révéler à sa fiancée ce qui s’était passé ce matin-là, se limita à répondre par monosyllabes et à acquiescer en silence.

Cette attitude insolite ne put échapper aux yeux de Francesca, que la réponse reçue précédemment avait laissée perplexe.

« Quelque chose ne va pas ?

- N… Non, balbutia Marco.

- Tu en es sûr ?», insista-t-elle.

Silence.

« Regarde-moi droit dans les yeux », ordonna-t-elle sur un ton vaguement menaçant.

Marco, réticent, leva les yeux, jusqu’à ce que son regard croisât les yeux bleus de Francesca.

« Les yeux sont le miroir de l’âme », fit-elle avec un sourire amer.

Non, il n’y avait pas de voie d’issue. Un simple regard lui avait suffi pour comprendre que quelque chose n’allait pas. Comme toujours.

Marco soupira profondément et rassembla toute sa force de caractère pour murmurer faiblement : « J’ai accepté une mutation à la JW Corporation de New York.

- Quoi ? demanda Francesca, stupéfaite, se contenant avec peine.

-Oui, je pars pour New York pour le travail, confirma-t-il, se préparant à soutenir une réaction rageuse, qui, comme il était à prévoir, ne tarda pas à arriver.

- Et tu crois que c’est le moment de me le dire ? », demanda-t-elle, furieuse, tandis que ses yeux flamboyaient.

De nouveau, silence.

« Étant donné que nous vivons sous le même toit, il ne t’est pas venu à l’esprit qu’il serait bien d’évaluer la proposition à deux, avant de donner ta parole ? Ne te souviens-tu pas qu’avant de commencer à vivre ensemble nous nous étions promis de prendre toute décision d’un commun accord ? renchérit Francesca, sans paraître vouloir calmer son irritation.

- Mais tu ne veux vraiment pas comprendre mon désir d’une vie et d’un poste de travail meilleurs ? Tu ne veux pas déménager parce que cela ne t’intéresse pas !

- Je n’ai pas dit que je t’aurais obligée à refuser : pour toi, j’aurais accepté cela et bien autre chose encore ! Mais, toi, tu n’as pas eu le courage de m’en parler, par crainte que je ne m’oppose à ton projet. Apparemment, pour toi, il a la priorité sur notre projet de vie commune…

- Au contraire, passer le reste de mes jours avec toi a toujours été mon plus grand désir, mais évidemment tu ne le comprends pas, car autrement tu ne m’accuserais pas ainsi !

- Mais te rends-tu compte que tu es tout simplement en train de te décharger sur moi de tes fautes ? Tu n’es qu’un lâche, je ne trouve pas d’autres termes pour te définir…

- Eh bien, si pour toi je suis un lâche, alors adieu ! », répondit Marco, blessé dans son amour propre par cette définition inacceptable.

Sur ces mots, il lui tourna le dos pour s’engouffrer au pas de charge dans leur chambre à coucher à l’étage supérieur. Il arracha avec colère ses vêtements de l’armoire et les déposa rapidement dans une valise en cuir noir.

« Ne fais pas de bêtises ! le supplia sa fiancée, qui l’avait rejoint entre temps. Allons, remets les choses à leur place et reviens à toi.

- Eh bien, ce n’est pas ce que tu voulais ? la provoqua Marco, en descendant l’escalier.

-Ne sois pas ridicule, tu sais bien que je n’avais aucune intention de te renvoyer.

- Maintenant, il est trop tard », conclut-il, en envoyant un dernier regard courroucé à l’adresse de Francesca, qui, impuissante, regarda son fiancé enfiler son manteau avec rage et fermer la porte derrière lui, la laissant seule, en larmes pour cette rupture imprévue.

Et ainsi, songeant à la dispute avec son ex-partenaire sans oser y croire, Marco se dirigea en voiture à une vitesse soutenue vers l’habitation de sa mère qui, elle, était encore bien loin d’imaginer le départ imminent de son fils et la fin de son histoire avec Francesca.

Au bout de quelques minutes, il arriva à proximité d’un complexe de villas mitoyennes et il se gara en face de celle qui était identifiée par le numéro 16, où il avait vécu jusqu’à un an auparavant.

Il descendit ensuite de sa voiture et ouvrit le portail avec son double des clés; il frappa à la porte d’entrée.

« Qui est-ce ? demanda la mère.

- C’est Marco. Tu crois qu’un voleur aurait frappé avant d’entrer ? », répondit son fils, irrité par une prudence si invraisemblable.

Rassurée, elle ouvrit alors la porte à Marco, qui entra dans la maison.

Madame Lucia était une femme de cinquante-cinq ans, de taille moyenne et à l’aspect bien soigné.

Elle avait les cheveux teints en blond, toujours parfaitement en ordre, et un visage aux traits agréables, mais également marqué de rides manifestes, reflet des souffrances atroces qui l’avaient affligée pendant sa vie. Il s’agissait surtout de la mort prématurée de son mari, qu’un impitoyable cancer avait emporté il y avait déjà de nombreuses années de cela.

« Tu as l’air bouleversé. Il s’est passé quelque chose?».

Non, vraiment il n’était pas capable de dissimuler ses émotions.

« Oui. Mais maintenant laisse-moi t’expliquer, sans m’assaillir de questions, supplia-t-il, craignant que sa demande ne soit pas entendue. Je dois te parler d’une affaire très grave, et je te demande d’écouter ce que j’ai à te dire, sans m’interrompre. Quand j’aurai terminé, tu seras libre d’exprimer ton opinion.

- Comme tu veux, acquiesça-t-elle et elle s’assit sur le canapé, en attendant que son fils commence à parler.

- Il y a quelques mois, j’ai reçu une offre de travail impossible à refuser depuis les États-Unis et, aujourd’hui, j’ai annoncé mon départ imminent à Monsieur Russo », déclara Marco tout net, libérant son cœur du poids d’une telle révélation.

Lucia l’avait évidemment reçue comme un coup de couteau au cœur, mais elle parvint à maintenir l’équilibre qui la caractérisait et elle objecta : « Mais… qu’en sera-t-il de Francesca ? Lui as-tu déjà annoncé la nouvelle ?

-Elle ne fera plus partie de ma vie, voilà tout. Le problème ne se pose pas.

- Que s’est-il passé entre vous ? demanda sa mère.

» Si on peut savoir, bien sûr, ajouta-t-elle rapidement, ayant remarqué le murmure d’irritation de son fils.

- Quand je lui ai annoncé que j’avais accepté un poste de travail à New York et que j’aurais dû partir, elle l’a mal pris, parce que, selon elle, j’aurais dû attendre d’avoir vérifié sa disponibilité à me suivre. Elle m’a ensuite traité de lâche, et, pour cette raison, j’ai décidé de m’en aller, répondit sèchement Marco.

-Elle a certainement exagéré en utilisant une expression si forte, mais ne trouves-tu pas qu’elle a eu raison ? En effet, étant donné que vous viviez ensemble, elle avait de bonnes raisons pour prétendre d’être impliquée activement dans un choix si important. En effet, il est très difficile de se décider à quitter son pays et les personnes qu’on aime ; cela demande une étude attentive du pour et du contre… répondit sagement Lucia, mais le regard furieux et désapprobateur de Marco la persuada qu’il était temps de s’interrompre.

- Eh bien, moi, je crois que l’irréprochable Francesca, répliqua-t-il en serrant les dents, pouvait aussi bien comprendre qu’une occasion de ce genre arrive une fois dans la vie et une hésitation éventuelle m’aurait fait courir un gros risque de pousser l’entreprise en question à se tourner vers un autre candidat qui, lui, aurait jugé bon de prendre la place tant convoitée et que, moi, j’ai eu la présence d’esprit de ne pas laisser échapper. »

Voyant qu’aucune discussion n’était possible et connaissant bien la fermeté de son fils, Lucia choisit très justement de se rendre.

« Quand as-tu l’intention de partir ? demanda-t-elle sur un ton plus tolérant.

- Le plus tôt possible. Je partagerai cette expérience seulement avec mes collègues et mon directeur; je ne vois donc aucune raison de retarder mon départ ».

Sur ce, il mit fin à la conversation et se retira dans la chambre où il dormait lorsqu’il était adolescent, encore tapissée de posters de joueurs de foot de la Juventus, son équipe préférée.

Pendant quelques minutes, assis au bureau devant l’ordinateur, il s’occupa de trouver le billet d’avion qui allait bientôt le conduire à la JW Corporation, à des milliers de kilomètres de distance.

Enfin, il trouva un vol dont le départ était fixé au jour suivant à 11h30, depuis l’aéroport de Linate; il réserva une place coûteuse en première classe, en prévision de l’augmentation des ressources économiques qu’il aurait bientôt à sa disposition.

Puis il enregistra le numéro de téléphone d’un taxi milanais sur son smartphone et passa l’appel.

« Allo ?

-Bonsoir, je souhaite réserver un transport de Castrezzato à Linate.

- Je vous préviens que le service sera assez coûteux, le trajet est plutôt long… »

Marco laissa échapper un sourire de satisfaction. Évidemment, le chauffeur ne pouvait imaginer l’argent qu’il allait gagner à la JW Corporation.

« Il n’y a aucun problème. »

Après avoir établi un rendez-vous à 20h30, il redescendit au rez-de-chaussée, où sa mère préparait déjà le dernier repas qu’elle aurait partagé avec lui avant son départ pour les États-Unis.

Marco l’observa pendant un long moment, afin de graver dans sa mémoire chacun de ses gestes; il était bien conscient qu’il ne l’aurait pas revue avant longtemps et il partageait sa douleur pour la séparation imminente.

Le dîner se passa quasiment sans que l’un ou l’autre ne dise mot, tant ils étaient pris par la pensée du grand changement qui allait bientôt s’opérer dans leurs vies.

Soudain, un coup de klaxon les tira de leurs pensées.

Lucia regarda son fils d’un air interrogateur, désorientée par ce son inattendu.

« Qu’est-ce que c’était ?

- Le taxi est arrivé. Je passerai la nuit à l’aéroport.»

A ces mots, Lucia se jeta dans les bras de son fils, profondément émue. «Promets-moi de m’appeler tous les jours, car autrement, tu sais, je m’inquiète. Surtout te sachant loin…

- Tu peux y compter», la rassura-t-il, et il lui rendit son geste.

Après de longues secondes, Marco se dégagea de son étreinte et, après avoir récupéré les valises dans le salon, il prit congé de sa mère.

Avec une affectueuse mélancolie, il tapota le capot de sa Maserati, destinée à rester longtemps inutilisée, et il s’installa sur le siège arrière du taxi, qui partit à vitesse réduite sur la route devenue glissante à cause de la neige qui tombait toujours sur l’asphalte.

Sa mère resta quelques instants encore sur le pas de la porte pour observer la voiture qui s’éloignait, jusqu’à ce que le véhicule ait disparu dans un virage. Elle se résigna alors à l’idée de ne plus pouvoir suivre son fils du regard.

Pendant ce temps, le chauffeur traversait des lieux qui avaient servi de décor à la vie que Marco s’apprêtait à quitter et ce dernier se demandait bien quand est-ce qu’il les aurait revus.

Faisant appel à toute la force de sa volonté, il chassa ces pensées de son esprit, en entamant une conversation avec ce chauffeur introverti, professionnel autant que silencieux.

Lorsque finalement la voix robotique du GPS annonça l’arrivée à destination, mettant fin à ce voyage monotone, Marco paya la somme convenue et descendit avec calme du taxi, désireux de pouvoir se reposer en attendant le long vol du jour suivant.

Puis il rentra dans l’aéroport en trainant ses bagages. Épuisé par cette journée palpitante dont il avait été l’acteur principal, il prit place sur un banc, songeant de nouveau à tout ce qu’il allait quitter et qu’il avait toujours beaucoup aimé.

«Au moins, je ne devrai plus revoir mon cher ami Morgan», pensa-t-il, cherchant à se réconforter. Il fit alors une grimace qui renfermait toute son antipathie pour cette personne-là.

Au même moment, apparut dans sa tête l’image de celui qu’il haïssait le plus.

Haut environ un mètre quatre-vingts, il avait un visage pointu au teint clair, les cheveux couleur de paille et les yeux marrons avec des verres rectangulaires, qui ne parvenaient pas cependant à lui conférer un air d’intellectuel, totalement inconciliable avec son expression hébétée.

Sa large bouche émettait souvent des manifestations d’hilarité au son hystérique, une caractéristique de ceux qui essayent de masquer l’absence de l’hilarité générale qu’aurait dû provoquer leurs blagues par l’évidence auditive de la leur.

Et comme si ce mélange de caractéristiques odieuses ne suffisait pas, une attitude peu courtoise envers Marco venait couronner le tout.

En effet, il se souvenait encore avec une irritation extrême le soir où, avec son incomparable démarche déhanchée, il s’était approché de Francesca pour s’exhiber en une tentative ridicule de lui faire la cour, ignorant sa présence.

«Serait-ce un crime par hasard ? avait-il demandé avec suffisance, face aux revendications de Marco sur le cœur de la jeune fille et à ses exhortations intempestives de s’en aller.

» Moi, je n’en ai pas connaissance, et je voudrais te rappeler que nous sommes dans un pays libre, ou je me trompe ? De toute façon, je m’en vais ; garde-la pour toi », avait-il ajouté, en s’éloignant avec la même démarche.

Depuis cet instant, profondément irrité par son attitude, il s’était pris à le haïr, tout en espérant que les occasions de le rencontrer se seraient faites de plus en plus rares.

Mais cette espérance fut souvent déçue par la réalité.

En effet, Marco était régulièrement contraint de se mettre en contact avec lui pour son travail.

Il arrive parfois qu’en approfondissant la connaissance de certaines personnes un jugement instinctif soit démenti. Mais, en l’occurrence, l’adage «la première impression est celle qui compte» fut prophétique et leurs rapports se poursuivirent à l’enseigne d’une antipathie réciproque.

Légèrement rassuré par ces pensées, Marco fut vaincu par la fatigue et il tomba dans un profond sommeil.



Quelques heures plus tard, le bruit joyeux d’un groupe de personnes interrompit son court repos.

La vue encore embuée par le sommeil, Marco se frotta les yeux pour mieux distinguer les silhouettes qui l’entouraient: des dizaines de familles et de jeunes étaient occupés à acheter les derniers cadeaux en vue de la fête de Noël, désormais très proche, et tous s’apprêtaient à y participer avec une grande joie.

Le jeune manager observa longuement les enfants qui couraient insouciants à côté de leurs mères, attentives à ne pas les perdre de vue dans la masse des personnes qui marchaient en regardant les vitrines des magasins.

Toutefois, le climat de la fête imminente que l’on respirait dans l’air et que l’on lisait clairement sur les visages détendus de tous contrastait avec l’état d’âme de Marco, qui pensait à combien ce 25 décembre allait être différent de tous les autres.

En effet, au lieu de participer avec ses proches au repas traditionnel qui avait lieu chez sa mère, il allait devoir partager ce jour spécial avec des personnes qu’il ne connaissait pas encore, et qui allaient peut-être lui sembler peu agréables.

Mais Marco finit par sortir de ses réflexions. Il se leva du banc en s’étirant et se rendit au guichet préposé au check-in, où une jeune employée souriante lui fournit la carte d’embarquement.

Puis il vit un autre banc et il s’assit à côté d’un vieux monsieur.


Chapitre III



Pedro Gonzalez



« Bonjour! le salua-t-il joyeusement, avec un léger accent espagnol.

- Bonjour Monsieur !» répondit Marco à l’inconnu.

C’était un homme âgé de soixante-dix ans environ, comme le laissaient supposer ses courts cheveux blancs, qui lui conféraient un air de sagesse.

Une vigueur exceptionnelle, aussi bien physique que mentale, semblait émaner du vieillard, en dépit de son âge plutôt avancé. L’étincelle de vivacité qui éclairait son regard et la silhouette élancée, d’une taille supérieure à la moyenne, en témoignaient. S’il était morphologiquement frêle, son aspect n’avait pourtant rien de faible ou de fragile.

Son allure extérieure minutieusement soignée, tout comme son habit élégant digne du businessman le plus en vue, portèrent Marco à croire avec raison que cet homme devait avoir eu une importante responsabilité managériale, comme celle qu’il s’apprêtait à recevoir aux États-Unis.

«Avez-vous aussi ma chère Espagne pour destination? demanda-t-il aimablement à Marco.

- Non, j’ai réservé un vol pour New York, je m’y installe pour le travail.

- Je suppose qu’il s’agit d’une offre importante pour vous décider à un tel déplacement», fit-il.

Son italien était presque parfait.

«Oui, c’est exact. Il y a peu de mois, j’ai reçu une proposition considérable de la part de la JW Corporation, que je me suis empressé d’accepter, à la condition de pouvoir conclure mon année de travail, donc sans porter aucun préjudice aux plans de la société pour laquelle je travaillais. Comme vous pouvez bien l’imaginer, je me suis heurté à la résistance de mes proches et de mon patron, mais j’ai décidé de ne pas revenir sur ma décision, bien décidé à saisir une telle opportunité.»

- Quelle charge vous a-t-on proposé d’exercer ?

- Celle de directeur général, la même que j’exerçais dans la société de Brescia que j’ai contribuée à rendre très grande.

- Cela me rappelle beaucoup ma propre histoire…

- Vous êtes un confrère ?

- Oui, j’ai moi aussi travaillé en tant que manager.

-Puis-je vous demander quelques conseils concernant la gestion d’une entreprise importante ? Du haut de votre expérience professionnelle, vous allez pouvoir sans aucun doute me donner des conseils utiles…

- Vu vos résultats, qui, d’après votre récit, me paraissent prodigieux, je ne crois pas que vous ayez besoin de suggestions, coupa court l’homme avec un sourire bienveillant. Cependant, si vous voulez, je peux partager avec vous ma propre expérience.

- J’en serais très honoré, répondit Marco avec une politesse inhabituelle, inspirée sans doute par la personnalité éminente de son interlocuteur.





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L’histoire d’un homme à la recherche du bonheur

Marco Grassi, manager couronné de succès, est aimé et estimé par ses amis autant que par ses collègues. A deux doigts du mariage avec une femme très belle et bien que très lié à une mère aimante, il trouve le courage de tout abandonner pour poursuivre le « rêve américain ». Mais tout cela aura un prix. La Grande Pomme saura-t-elle récompenser tous ses sacrifices?

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